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Chine : les 40 ans de la mort de Mao attirent les foules, mais pas le pouvoir

Aucune célébration officielle n’a été organisée vendredi, pour commémorer les 40 ans de la mort de Mao Tsé-toung. Pourtant, des milliers de Chinois sont venus devant la momie du fondateur de la République pour lui rendre hommage.

Par Les Echos

Publié le 9 sept. 2016 à 19:58

Des milliers de Chinois ont défilé vendredi devant la momie de Mao Tsé-toung pour rendre hommage au fondateur de la République populaire au 40ème anniversaire de sa mort. Comme tous les jours, la foule se presse devant le mausolée situé place Tiananmen, dans le centre de Pékin. Mais ce 9 septembre, il faut attendre plus de deux heures en plein soleil pour pénétrer dans l’immense bâtiment. Tout cela pour passer quelques secondes à côté de la dépouille de Mao, revêtu du célèbre costume gris auquel il a donné son nom.

Un véritable culte de la personnalité est voué à Mao : beaucoup de Chinois continuent à voir en lui le fondateur de « la Chine nouvelle » en 1949. Son souvenir reste tout de même entachépar la désastreuse politique économique du « Grand bond en avant » (1957), sanctionnée par une famine qui a fait des dizaines de millions de morts, puis par la violence totalitaire de la « Révolution culturelle » (1966-76), qui n’a pas fini de traumatiser la population.

Après avoir engagé le pays sur la voie des réformes et de l’ouverture, le parti communiste au pouvoir a clos la discussion à la fin des années 1970 par un verdict définitif sur Mao : 70% de bon et 30% de mauvais.

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Silence radio du côté du pouvoir et des médias officiels

Mais face à cette ferveur, aucune commémoration officielle n’a été organisée. Le président Xi Jinping, en visite dans un établissement scolaire, n’a même pas fait une seule allusion au 40ème anniversaire de la mort de Mao. Le chef de la République populaire, qui a accédé au pouvoir en 2012 n’a pas dit un mot sur le « Grand timonier » qui pourrait faire de l’ombre à sa propre figure.

Le président Xi a aussi souffert pendant la Révolution culturelle, ce qui pourrait expliquer sa réticence à organiser des commémorations en l’honneur de Mao. Son père a été emprisonné et lui-même a été envoyé à la campagne pour travailler avec les paysans, comme des millions de jeunes Chinois urbains.

Les médias, eux, sont restés discrets et n’ont pas sorti tout l’attirail pour couvrir l’événement. En première page du Quotidien du Hunan, le principal organe de presse du Parti communiste dans la province où Mao est né en 1893, un petit article proclame : « Président Mao, le peuple chérit ta mémoire », mais relègue en cinquième page un article plus détaillé.

Dans le Global Times, quotidien anglophone chinois, quelques articles défilent sur les événements de la journée.

Le Global Times en a aussi profité pour dénoncer « le portrait communément fait à l’étranger de Mao, présenté sous les traits d’un dirigeant impitoyable qui a plongé la Chine dans le chaos ». « Le gouvernement chinois préserve son héritage positif et son rôle indélébile dans l’histoire du Parti communiste chinois », s’est félicité le quotidien. Avec un avertissement toutefois en direction de ceux « qui le révèrent comme un dieu et tentent d’effacer tous ses torts ».

Source AFP et Reuters

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