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Isabelle Kocher La transition énergique

À moins de 50 ans, Isabelle Kocher vient de prendre la tête du géant Engie, dont elle veut faire un champion de la transition énergétique. L'ancienne nageuse de compétition, qui se sait attendue au tournant, va devoir puiser dans ses ressources les plus profondes.

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Par Anne Feitz

Publié le 9 sept. 2016 à 01:01

Il faisait beau ce 4 mai 2016 à Paris, en début d'après-midi, et des milliers de personnes avaient répondu à l'appel. Impeccable comme toujours dans sa petite veste blanche, Isabelle Kocher avait convié les salariés d'Engie sur le parvis de la tour T1, siège social du groupe à la Défense, pour une cérémonie de passation de flambeau. La nouvelle directrice générale, fraîchement nommée lors de l'assemblée générale de la veille, avait même concocté une surprise à l'attention de Gérard Mestrallet, emblématique patron du groupe depuis vingt ans: un petit film original retraçant la construction du groupe, avec des témoignages de salariés... «C'était très émouvant», raconte un témoin.

Très symbolique, aussi. À 49 ans, la brillante normalienne, agrégée de physique et ingénieur du corps des Mines, est devenue la première Française à diriger un groupe du CAC 40 (en 2006, l'Américaine Patricia Russo avait été portée à la direction générale d'Alcatel-Lucent). Isabelle Kocher avait été nommée numéro deux de l'ex-GDF Suez en octobre 2014. Beaucoup se demandaient jusqu'alors si la nouvelle DG, repérée de longue date par Gérard Mestrallet comme dauphine potentielle, saurait sortir de l'ombre de son mentor, finalement resté président non exécutif du groupe au terme d'un feuilleton à rebondissements. Sur ce point au moins, les sceptiques n'ont aujourd'hui plus guère de doutes. C'est bien elle la patronne, même si elle a préféré ne pas occuper l'ancien bureau de l'ex-PDG, passé du 35e au 36e étage de la tour T1. «J'ai tenu, depuis ma prise de fonction, à échanger régulièrement avec Gérard Mestrallet pour le tenir informé de l'actualité du groupe, dit-elle, sereine. Les choses sont parfaitement fluides entre nous.» Derrière le sourire immuable, la grande courtoisie jamais prise en défaut, se cache une femme d'autorité, qui s'impose et prend des décisions sans états d'âme.

Elle l'a prouvé dès le 4 mai, avec la nomination de quatre nouvelles personnalités à son comité exécutif. Pierre Deheunynck, nouveau DRH débauché du Crédit Agricole; Paulo Almirante, ex-directeur du Portugal; Yves Le Gélard, directeur du numérique et des systèmes d'information, entré dans le groupe en mars 2015; enfin, à la surprise de beaucoup, Thierry Lepercq, patron fondateur de Solairedirect, une PME rachetée un an auparavant. Avec eux, une nouvelle étape démarre pour Engie. Depuis la désignation d'Isabelle Kocher comme dauphine en 2014, le comex a été entièrement renouvelé: de l'«ère Mestrallet», il ne reste qu'un rescapé, Jérôme Tolot, 64 ans, dont les responsabilités ont été réduites et le départ annoncé pour le début de 2017. Beaucoup d'anciens sont déjà partis à la retraite, certains ont quitté le groupe faute de s'entendre avec la nouvelle patronne, d'autres encore ont été rétrogradés.

«Ça déménage!»

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L'air de rien, cette catholique pratiquante, de bonne famille versaillaise, bouscule rudement le mammouth Engie et ses 155000 salariés. «Ça déménage!», résume un salarié. Le mouvement, engagé dès l'an dernier avec Gérard Mestrallet, s'accélère. Il s'agit de transformer totalement le groupe, fragilisé par les bouleversements que subit, partout en Europe, le secteur de l'énergie. Les coups de boutoir sont sérieux. Le boom du gaz de schiste aux États-Unis a poussé vers l'Europe du charbon à bas prix, et a contraint Engie à fermer nombre de centrales à gaz, parfois toutes neuves. Ses parts de marché dans la vente de gaz en France et en Belgique fondent comme neige au soleil face à l'ouverture à la concurrence. L'émergence des énergies renouvelables provoque des surcapacités sur les marchés de l'électricité, qui font chuter les prix. La dégringolade des cours du brut met à mal l'activité d'exploration-production de pétrole et de gaz. Depuis 2013, Engie a dû passer 22 milliards d'euros de provisions et enregistrer de lourdes pertes. En cinq ans, le cours de Bourse a perdu... 40%. On peut parler de profonde remise en cause!

D'un groupe essentiellement centré sur les grandes usines et les énergies fossiles, Isabelle Kocher veut faire «le leader mondial de la transition énergétique». Cap sur les services à l'énergie et les renouvelables. Et sur le numérique. «Le digital est aussi vital que l'air que nous respirons, il doit être intégré à tous les étages de l'entreprise», dit-elle, écumant les grandes conférences pour prêcher la bonne parole sur le sujet. Elle est intervenue lors de plusieurs événements, comme «BIG» (Bpifrance Inno Generation), Smart Energies Expo 2016, MindsMachines de General Electric, ou encore à Vivatech fin juin (organisé par le groupe Les Echos et Publicis). Femme de conviction, elle est animée d'une vision que certains jugent «quasi messianique». «Elle veut inventer un nouveau monde de l'énergie», dit l'un de ses proches.

Des nominations éloquentes

Le temps lui est compté, le défi immense, et elle le sait. Elle dispose de moins de trois ans pour réussir, sachant que l'État, actionnaire à 33%, a son mot à dire sur la gouvernance. Mais elle reste sereine et déterminée. «Elle est non seulement dotée d'un esprit de synthèse et d'analyse tout à fait impressionnant, mais elle est aussi volontaire et courageuse», dit d'elle Patrick Buffet, aujourd'hui PDG d'Eramet, qui l'a recrutée en 2002 à la direction de la stratégie de Suez, après l'avoir repérée au cabinet du Premier ministre Lionel Jospin, où elle était conseillère à l'industrie. «C'est une âme de bronze; elle est équilibrée et solide», poursuit-il. Les marchés financiers l'attendent au tournant. «La stratégie est claire, les investisseurs sont en train de devenir réceptifs, souligne Michel Debs, analyste chez Citi. Mais ce qui les convaincra vraiment, ce sont les résultats.»

Cette mère de cinq enfants, pianiste émérite et ex-nageuse de compétition, mène en tout cas la transformation à sa manière: imperturbable. Elle a supprimé les cinq grandes divisions historiques du groupe afin de casser les baronnies et, surtout, d'éliminer un niveau hiérarchique. Elle a mené les négociations avec les organisations syndicales au pas de charge, et a notamment conclu un accord social européen destiné à favoriser la mobilité interne. Même la CGT a signé. «Elle s'est réellement impliquée», reconnaît Yves Ledoux, coordinateur central CGT - qui reste toutefois sur ses gardes. «Nous espérons que la qualité du dialogue social ne faiblira pas, et que l'accord ne sera pas utilisé seulement pour restructurer!»

Plus généralement, Isabelle Kocher veut accélérer la prise de décision et parie sur un mode de management plus collectif. «Le comex est devenu un véritable lieu de débat, et surtout de décision», témoigne Didier Holleaux, l'un des directeurs généraux adjoints (DGA) opérationnels. La composition même du comex en dit long. Les profils des DGA sont variés, leurs personnalités souvent fortes et contrastées. «Elle ne s'est pas entourée de béni-oui-oui», relève un bon connaisseur du groupe. La moitié d'entre eux ont effectué une bonne partie de leur carrière dans le groupe, les autres sont arrivés il y a moins de deux ans. Tous ceux qu'elle a choisis l'ont été sur leur profil et leurs compétences, plutôt que par proximité. «Elle n'est pas dans le copinage ou le clientélisme, et n'a pas l'esprit clanique», dit Patrick Buffet.

Les traces de la guerre de succession

Pour certains, le changement a été un choc difficile à encaisser. Et pas parce que les comex se déroulent désormais en anglais! La promotion fulgurante de l'atypique Thierry Lepercq, par exemple, a ébranlé quelques anciens. L'entrepreneur passionné n'hésite pas à remettre en question des décisions ou des habitudes établies. «Il découvre la lune, avec une arrogance inouïe!», juge sévèrement un «vieux de la vieille». La montée en grade de nombreux nouveaux venus dans le groupe fait aussi craindre une perte de savoir-faire sur les métiers historiques. Isabelle Kocher assume, en sourit même: «Tous les DGA opérationnels sont des anciens du groupe, ce qui garantit le maintien de la compétence métiers. Et l'arrivée de sang neuf sur les directions fonctionnelles est tout à fait volontaire. Il faut bousculer les habitudes, s'ouvrir à de nouvelles cultures. Yves Le Gélard et Thierry Lepercq ont des profils volontairement différents, très internationaux, ils sont habitués à se remettre en question et à prendre des décisions rapidement. Je favorise les confrontations, je veux que les oppositions s'expriment, c'est comme ça qu'on arrivera à transformer le groupe!» Le pari est risqué, car la cohésion de l'équipe dirigeante est primordiale pour mener une transformation de cette ampleur. Avant l'été, des rumeurs ont circulé sur le départ d'un membre du comex. Qui ne semble plus à l'ordre du jour.

Le style simple et direct d'Isabelle Kocher tranche avec le mode de management plus «latin» de son prédécesseur. «Elle établit un contact personnel, sait encourager ses équipes, et dit clairement lorsqu'elle trouve que ça ne va pas. On sait ce qu'elle pense, ce qui permet de gagner beaucoup de temps. Et elle porte une sincère attention aux gens», témoigne Yves Le Gélard. Celle qui se fait volontiers appeler «Isabelle» a gagné de nombreux fans. Elle compte aussi des détracteurs. Ils la trouvent distante, pas assez interactive, trop peu présente auprès des troupes. «Elle a une vision instrumentale des gens, estime un autre dirigeant. Elle sait faire preuve d'une grande capacité de séduction, mais au fond elle est lisse, sans aspérités.» La guerre de succession livrée par Jean-François Cirelli, l'ancien numéro deux du groupe finalement évincé, puis la volte-face de Gérard Mestrallet, prolongé comme président non exécutif alors qu'il avait juré fin 2014 qu'il quitterait le groupe en mai 2016, ont laissé des traces. Isabelle Kocher a beau assurer que c'est elle qui a demandé à son mentor de prolonger son mandat, elle peine à convaincre. «Tout Paris sait que c'est faux», glisse un sceptique, regrettant que cette ancienne férue de scoutisme se soit montrée «trop bien élevée pour tuer le père. La cohabitation entre un capitaine d'industrie de l'envergure de Mestrallet, qui a bâti le groupe, et son successeur, ne peut être que difficile!»

Tentatives de déstabilisation

Selon plusieurs sources, l'ambiance est pourtant apaisée en cette rentrée. Gérard Mestrallet joue le jeu et lui laisse les mains libres. Entre l'impact du Brexit sur Paris Europlace, qu'il préside, son rôle autour de la COP21, le rapport sur le carbone que lui a commandé Ségolène Royal, la ministre de l'Environnement, ou le conseil d'administration de Suez, entre autres, il se dit tout à fait bien occupé. Les cadres dirigeants du groupe ont même reçu la consigne conjointe de ne pas le contacter sur des sujets opérationnels sans en avoir d'abord parlé à Isabelle Kocher, «afin d'éviter que son bureau devienne le bureau des pleurs», dit l'un d'eux. Il n'empêche. La crainte d'une gouvernance «compliquée et crispée» aurait découragé, avant l'été, plusieurs candidats à la direction de la communication. C'est finalement Ana Busto, ex-dircom de Sodexo, qui a été choisie début juillet.

Condamnée à voir ses relations avec Gérard Mestrallet scrutées à la loupe pendant deux ans (le temps de son mandat de président), Isabelle Kocher doit aussi faire face à un procès en légitimité. Elle a beau avoir dirigé la Lyonnaise des Eaux et ses 12000 salariés pendant quatre ans, entre 2007 et 2011, puis assumé la direction financière du groupe pendant les quatre années suivantes, certains estiment qu'elle n'a toujours pas fait ses preuves. À la Lyonnaise des Eaux, elle a pourtant «maintenu les résultats dans une période compliquée», estime Michel Debs, chez Citi. «Elle a repositionné la société en identifiant avec pertinence les menaces stratégiques qui pesaient sur le secteur et en redéfinissant ses relations avec les collectivités locales. Si aujourd'hui la Lyonnaise s'en tire mieux que ses concurrents, c'est clairement grâce à elle», juge de son côté un cadre supérieur de l'entreprise. Jusqu'au 4 mai, elle n'en a pas moins subi moult tentatives de déstabilisation, y compris sur des terrains plus personnels. «Elle est attaquée car c'est une femme. Se poserait-on autant de questions pour un homme?», interrogent ses proches. Pas de quoi l'ébranler, toutefois. «J'ai pris pas mal de distance par rapport à tout ça, ces postes éveillent toujours la jalousie...», dit-elle, évacuant la question d'un sourire. De fait, ce printemps, son poste - qui n'était pourtant pas vacant - a été l'un des plus convoités sur la place de Paris. «Plusieurs noms ont circulé, certains candidats ont même été reçus à Bercy», croit savoir une source bien informée.

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Cette femme discrète, goûtant peu les dîners mondains, a-t-elle senti passer le vent du boulet? Elle bénéficie de l'appui du puissant corps des Mines, dont Jean-Louis Beffa, l'un des «parrains», était aussi jusqu'en mai dernier président du comité des nominations d'Engie. Elle a été soutenue jusqu'au bout par Gérard Mestrallet, faisant taire, pour l'instant, les méchantes rumeurs affirmant que son mentor aurait finalement des doutes sur son choix. «C'est n'importe quoi! Qu'est-ce qui empêchait Mestrallet de proposer un autre directeur général avant l'assemblée générale?», argumente l'un de ses proches.

Un socle solide, sa famille

Sympathisante de gauche, membre du Siècle (mais peu assidue), Isabelle Kocher dirige un groupe très exposé. Or elle n'a pas que des soutiens chez les politiques ou dans le monde des affaires - même si elle s'est vu proposer, ces dernières années, les directions d'Areva et de bpifrance. Elle est administratrice d'AXA, a noué des contacts avec quelques éminents représentants de l'establishment parisien lors de son passage par les cabinets ministériels (le secrétaire général de l'Élysée Jean-Pierre Jouyet, le Premier ministre Manuel Valls, ou encore le président du CSA Olivier Schrameck), mais n'a guère fait campagne jusqu'à présent. «Le sujet, c'est avant tout d'inscrire le groupe dans un réseau mondial, constitué de dirigeants de premier plan, évidemment français mais aussi indiens, chiliens, américains ou chinois», insiste-t-elle, évoquant, à titre d'exemple, sa rencontre prévue avec Bill Gates quelques jours plus tard.

«Elle travaille. C'est une dirigeante moderne, qui ne passe pas son temps à «réseauter»», la défend l'un de ses proches, reconnaissant néanmoins qu'«elle doit aussi maintenant expliquer ce qu'elle fait.» Elle semble avoir saisi le message. Elle a recruté le cabinet Tilder, dirigé par Matthias Leridon, pour l'épauler en la matière, en plus de DGM, conseiller historique du groupe. Elle a organisé fin juin une «journée investisseurs» à destination des analystes financiers, et leur a promis de réitérer l'exercice chaque année. Elle est intervenue à l'université d'été du Medef fin août. Et se dit sensible aux «tonnes de messages d'encouragement» reçus de la part de femmes depuis dix-huit mois. Elle a pour elle, aussi, une grande force intérieure, assise sur la famille. Non qu'Isabelle Kocher s'étende volontiers sur sa vie privée. Elle n'est pas du genre à poser en photo sur son lieu de vacances, mais plutôt à évoquer son engagement auprès d'associations, comme 1001 fontaines, qui soutient des entrepreneurs de l'eau, ou Énergie Jeunes, qui vise à développer la persévérance scolaire dans les quartiers défavorisés. Très pudique sur son univers personnel, elle n'a toutefois jamais caché que ses cinq enfants, âgés de 10 à 24 ans, et son époux Laurent (polytechnicien, membre du comité de direction de Keolis) occupent une place centrale dans sa vie. «Ils sont mon socle, ma force. Ils me procurent un équilibre et une capacité de recul qui ont sans doute joué un rôle essentiel dans ma réussite», confiait-elle il y a deux ans aux Échos. Un atout qui sera, à n'en pas douter, des plus précieux.

Un comex renouvelé

Les cinq directeurs généraux adjoints nommés par la nouvelle patronnePaulo Almirante Opérationnel Ana Busto Communication (arrivée prévue en octobre 2016)Pierre Deheunynck Ressources humaines Yves Le Gélard Digital et systèmes d'information Thierry Lepercq Recherche & technologie et innovation Le comité exécutif compte six autres membres: Pierre Chareyre, Didier Holleaux, Sandra Lagumina (DGA opérationnels), Judith Hartmann (DGA finances) et Pierre Mongin (DGA, secrétaire général) ont été nommés en 2015. Jérôme Tolot (DGA opérationnel) y siège depuis 2008.

Chiffres clés

155000 salariés.Chiffre d'affaires : 70 milliards d'euros en 2015. Résultat brut d'exploitation (Ebitda) : 11,3 milliards en 2015.Perte nette part du groupe: 4,6 milliards en 2015.

Bio Express

Isabelle Kocher est née le 9 décembre 1966. Elle est diplômée de Normale Sup (Ulm), agrégée de physique, ingénieur du corps des Mines.1999 Conseillère pour les affaires industrielles au cabinet du Premier ministre, Lionel Jospin.2002 Recrutée chez Suez.2007 Nommée directrice générale déléguée puis directrice générale de Lyonnaise des Eaux (filiale de Suez).2011 Directrice générale adjointe de GDF Suez (aujourd'hui Engie), chargée des finances.2014 Directrice générale déléguée d'Engie, chargée des opérations.4 mai 2016 Devient directrice générale d'Engie.

Par Anne Feitz

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