Publicité

Paris : Hidalgo prête à privatiser la verbalisation du stationnement

Le projet sera examiné par le Conseil de Paris en novembre. Les agents transférés par la préfecture renforceraient à terme la nouvelle brigade anti-incivilités.

0211279773105_web.jpg
Anne Hidalgo souhaite privatiser la verbalisation du stationnement, afin d’affecter davantage de personnel à la brigade anti-incivilités.

Par Matthieu Quiret

Publié le 12 sept. 2016 à 18:44

Les incivilités coûtent 80 millions d'euros par an à la ville de Paris et générèrent des courriers de protestation des habitants en pagaille. Voilà pourquoi la mairie a lancé ce lundi sa nouvelle force de frappe contre la délinquance du quotidien . Tous les agents verbalisateurs de la ville, auparavant dispersés dans plusieurs spécialités comme les espaces verts ou la voirie, sont depuis ce lundi regroupés au sein d’une même direction. Une petite centaine d’agents a aussi été recrutée sur concours pour constituer ce bataillon de plus de 1.830 personnes. Bien que contestée par les syndicats qui reprochent des changements de statuts, elle doit rendre ces agents plus efficaces. On retrouve par exemple l’exploitation des caméras de surveillance, la surveillance des parcs, la lutte contre l’insalubrité et les déjections canines, etc.

La maire Les Républicains du 17e arrondissement, Brigitte Kuster, salue le regroupement des agents, « une évidence. » En revanche, elle regrette que les mairies d’arrondissement ne soient pas associés au dispositif, contrairement aux promesses de la maire.

Trop légère

Pour les Parisiens, cette réforme doit se concrétiser surtout par la création d’une nouvelle brigade anti-incivilités qui tournera 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 dans les arrondissements, veillant notamment sur les nuisances sonores. Sauf que sur le terrain, la brigade qui comptera 320 agents risque de paraître bien trop légère, de l’ordre de quelques agents par quartier. C’est pourquoi l’exécutif envisage des effectifs plus importants encore en misant sur deux opportunités à venir.

Publicité

La réforme du statut de Paris doit transférer au printemps prochain les « pervenches » (plus de 1.600 agents de surveillance de Paris ou ASP) de la préfecture vers la mairie avec l’objectif de doper la verbalisation des stationnements illicites, très faible. L’exécutif parisien envisage dans un deuxième temps de transférer l’intégralité des ASP à la brigade anti-incivilité.

Convaincre ses alliés

Depuis un an, la mairie étudie en effet l’externalisation de la verbalisation du stationnement. C’est la loi sur les métropoles de 2014 qui ouvre cette possibilité à partir de 2018 en même temps que la dépénalisation du stationnement (décentralisation de la fixation du montant des amendes). « En confiant la verbalisation au privé, cela permettrait de rendre la brigade plus efficace mais aussi d’améliorer la diversité et donc l’attractivité de ces emplois », explique un membre de l’exécutif municipal. Celui-ci juge que la brigade risque autrement de manquer de poids et de dissuasion en s’en tenant aux effectifs prévus. L’adjointe sécurité Colombe Brossel confirmait au journal Le Monde cet été la réflexion de la mairie . Il y a quelques jours, l’exécutif réunissait sa majorité pour leur détailler le projet.

Anne Hidalgo compte présenter ce projet d’externalisation au Conseil de Paris de novembre. Reste à convaincre ses alliés communistes et écologistes, encore sceptiques, voire hostiles. Les syndicats de la préfecture sont aussi mobilisés. Le groupe écologiste qui soutient par exemple un renforcement de la brigade ne voit pas l’intérêt immédiat d’une privatisation. Un adjoint propose de son côté de couper la poire en deux et de confier la moitié de la verbalisation au privé comme pour le ramassage des ordures parisiennes.

Un rapport pointe une faible culture du PV

L’Inspection générale de la Ville de Paris a publié en août un audit des coûts que génèrent les incivilités pour la ville, évaluées très approximativement à 80 millions d’euros annuels. Sur 92 pages, les inspecteurs montrent les limites de l’ancienne politique parisienne de lutte contre les incivilités, noyée au sein de 8 directions. Ils pointent en particulier une faible culture de la verbalisation des agents, écrivant notamment que l’ancienne direction des espaces verts « est le premier pourvoyeur de signalement d’incidents et le plus petit producteur de verbalisation, malgré des effectifs importants ». Les agents des espaces verts représentent 34,8 millions d’euros du coût total, contre 14,4 millions de dégradations des équipements municipaux et 17,7 millions de service de nettoyage de voirie.

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité