Urgences : plus d'un hospitalisé sur dix est mal orienté

Selon une récente étude, le personnel des urgences doit souvent appeler plusieurs services pour trouver une place, notamment pour les malades âgés.

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Ouverture et visite d'un nouveau bâtiment de l'hôpital Tenon, dans le 20e arrondissement, dédié ont l'accueil des urgences, la chirurgie, l'imagerie et l'anesthésie-réanimation. 
Ouverture et visite d'un nouveau bâtiment de l'hôpital Tenon, dans le 20e arrondissement, dédié ont l'accueil des urgences, la chirurgie, l'imagerie et l'anesthésie-réanimation.  © GELEBART/20 MINUTES/SIPA

Temps de lecture : 2 min

Les Français ont l'habitude de se plaindre des attentes très – parfois trop – longues dans les services d'urgence, mais ils ne sont pas toujours conscients des difficultés rencontrées par le personnel pour orienter les malades qui en ont besoin vers les services les mieux adaptés à leur pathologie. Parfois en vain, comme le montre une étude de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees). On y apprend que 13 % des personnes hospitalisées dans l'établissement où elles se sont présentées aux urgences ne sont pas dans un service adapté à leur problème de santé. La situation est d'autant plus fréquente que le personnel a essuyé plusieurs refus, faute de place.

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Ce travail exploite les données collectées lors de l'enquête nationale sur les urgences menée le 11 juin 2013 pendant vingt-quatre heures dans 734 des 736 points d'accueil recensés en France métropolitaine et dans les départements d'outre-mer. Il montre qu'un passage aux urgences sur cinq est suivi d'une hospitalisation et que plusieurs facteurs rendent la recherche du « bon » service difficile, notamment l'âge avancé des patients et la forte affluence. Dans le détail, les hospitalisations dans des services non adaptés concernent 5,7 % des moins de 15 ans, 13,4 % des 15-75 ans et 16,7 % des plus de 75 ans. D'autre part, 12,3 % des plus de 75 ans sont transférés dans un service inadapté après un passage dans un service d'urgence de faible affluence (moins de 80 patients dans la journée), contre 20,5 % s'ils sont arrivés dans des urgences accueillant beaucoup de monde.

les patients âgés de 75 ans ou plus sont les plus concernés

D'autre part, la principale raison qui explique le transfert d'un malade vers un autre établissement est le défaut de plateau technique (63 %). Évidemment, de tels déplacements sont moins fréquents pour les patients qui se sont rendus dans les urgences d'un CHU, puisque ces établissements sont souvent très bien équipés techniquement. « À l'inverse, les patients les plus souvent transférés sont ceux qui souffrent de maladies du système nerveux, qui ont besoin d'une hospitalisation dans un service de soins intensifs ou de réanimation, ou bien qui se sont rendus dans des services d'urgence sans accès ou avec un accès limité aux plateaux techniques d'imagerie (IRM), de cardiologie par exemple », peut-on lire.

Quant au manque de place, il est retrouvé dans 22 % des cas. Et « les patients âgés de 75 ans ou plus sont particulièrement concernés, de même que les patients qui sont passés dans des établissements sans service de gériatrie ou qui ont besoin d'une hospitalisation en service de médecine ». Et là, il faut parfois multiplier les appels pour trouver un lit. Une expérience fréquente, donc, douloureusement ressentie par les malades, leurs familles et aussi les soignants. Et pourtant, la Drees estime que son enquête « ne permet pas de conclure sur l'apport organisationnel d'un tableau de bord ou d'un personnel spécifique pour l'inventaire des lits ou l'affectation des patients ».

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Commentaires (2)

  • peponi

    Ah ces journalistes, toujours promptes à dénoncer un système considéré comme l'un des meilleurs au monde par l'oms ! Bon par contre dès qu'il s'agit de parler du racket des mutuelles sur le système de santé français, là on vous sent moins diserts ! Ça pourrait paraitre curieux mais quand on voit l'habillage que vous a offert Harmonie mutuelle il y a quelques jours on comprend mieux. Comme je pense qu'il n'y aura pas de publication je fais une copie d'écran pour les réseaux sociaux...

  • alsaco68

    Les personnes âgées ne les intéressent plus, trop coûteuses.