Edward Snowden s’est retourné contre ses hôtes : il dénonce le mépris du Kremlin pour les droits humains et l’implication de la Russie dans deux des dernières affaires de piratage majeures contre le gouvernement américain.
Dans le ‘Déjeuner avec le FT’ ci-dessous, il estime que Moscou est “allé très loin, et absolument sans nécessité, avec des méthodes dommageables et corrosives pour les droits individuels et collectifs”. Il ajoute que sa première loyauté reste pour les États-Unis. Il décrit comme une “menace implicite” pour le gouvernement américain la fuite, le mois dernier, d’outils d’espionnage de la NSA. Les tentatives de vendre aux enchères les codes informatiques que la NSA utilise pour pénétrer dans les réseaux étrangers, lancées par un groupe de hackers connus sous le nom de ‘Shadow Brokers’, ont été une démonstration destinée à montrer à Washington à quel point l’Amérique est vulnérable, a-t-il ajouté.
Edward Snowden a insisté sur un point : tous ses contacts avec les officiels russes se déroulent par l’intermédiaire de son avocat. “Je n’ai pas beaucoup de liens avec la Russie et c’est volontaire, parce que même si cela semble fou, j’ai toujours l’intention de partir.”
Edward Snowden n’est pas le compagnon de déjeuner le plus facile. L’ancien agent de la NSA n’a pas envie de parler dans un restaurant moscovite. Nous convenons donc via un intermédiaire d’une rencontre dans mon hôtel, quitte à nous risquer à la nourriture du room-service. Il se présentera à l’heure dite. C’est tout ce que j’ai besoin de savoir.
Pour finir, il a vingt minutes de retard. Habillé décontracté en jeans noir et pull noir à col V sur un t-shirt boutonné, il porte une paire de lunettes noires sans marque. Il examine ma petite chambre mal éclairée, la chambre 203 [...]