Le cogito de la présidentielle

Un quinquennat pour rien

“Ni enlisement, ni rétablissement” caractérisent cinq ans de gestion hollandaise. Les chiffres parlent d'eux-même

par Jean-Michel Lamy

Le Président François Hollande restera dans l’histoire comme le général en chef du bureau fiscal de Bercy en France. Il aura utilisé comme aucun de ses prédécesseurs tous les raffinements qu’offre l’impôt. Assommoir fiscal pour tous au départ, réorientation en faveur des entreprises et au détriment des ménages à partir de 2014, gestes clientélistes en fin de parcours, jusqu’à cet ultime legs que sera en 2018 un impôt sur le revenu perçu à la source. Tout ça pour un quasi-surplace économique et un niveau historiquement haut pour les seules marges des entreprises. C’est le “ni-ni hollandais”. Ni véritable enlisement, ni authentique rétablissement. En l’absence de réformes substantielles, il ne pouvait en aller autrement.

Stress fiscal sur les ménages

Les experts de l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) se refusent d’ailleurs à arbitrer entre les deux pôles d’oscillation du quinquennat. Ces adeptes du soutien de la demande ne peuvent que regretter l’asphyxie partielle imposée aux ménages, mais en même temps, ils ne sauraient récuser l’oxygène donné au secteur productif. Ce n’est pas l’Élysée qui les aidera à trancher. À quelques mois de la fin du mandat, il est toujours aussi difficile de savoir quelle porte de sortie revendiquera le président de la République. François Hollande préfère prendre de la hauteur : “quel a été mon fil conducteur depuis quatre ans ? Moderniser le pays tout en protégeant son modèle social”, déclarait-il en avril dernier sur France 2.

“Pour faire face au contexte dégradé de mai 2012 (croissance en berne et crise de l’euro), le cœur de la stratégie du quinquennat a été “fiscal-fiscal””

N’empêche, pour faire face au contexte dégradé de mai 2012 (croissance en berne et crise de l’euro), le cœur de la stratégie du quinquennat a été “fiscal-fiscal”. “La politique économique des gouvernements Ayrault et Valls aura été marquée dans un premier temps par une hausse importante des prélèvements [...]

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2 commentaires sur “Un quinquennat pour rien”

  1. D'accord avec vous sur tout. Sauf le "mariage pour tous" qu'il aurait falu appeler UNION CIVILE. Et on ne parlait plus d'adoption, PMA et tout ça. C'est pas dans l'ADN de la FRANCE ce genre de choses,ça a faché, heurté, clivé...et en fait pour une première vraie réforme c'était maladroit. Laisser les gens vivre comme ils voulaient, améliorer un peu le PACS, laisser les médecin agir en conscience avec des femmes en couple ou seules, discrètement (mais en FRANCE et sans remboursement...) Ne pas punir et taxer les pma, fiv,etc hors des clous. Si peu de femmes son concernées...Et puis l'avortement est légal, alors donner la vie, c'est pas un crime !!! Des tas d'hetéros et d'homos, et de femmes seules et de pères, etc...MALTRAITENT LEURS ENFANTS, les violent...(sans compter des pretres, éducateurs, instits, amis de la famille, tontons Cristobal et cie) Un peu plus de vigilence et de communication entre tous les gens et organismes qui s'occupent de la jeunesse, ça serait pas du luxe. Zéro dérapages, ça existe pas, nulle part, mais limiter les dégats, déjà, ce serais bien. De meme pour le harcèlement scolaire, la mauvaise répartition des vacances, les trop longues journées des enfants, le mépris pour les filières manuelles etc...Plus important que le burkini, surement...ET LES RADICALISATIONS??? Cannais rien en économie, mais coté société, il y a à faire. Il en a peu parlé MR HOLLANDE, il communique mal, Mr VALLS aussi et à coté d'eux ou carrément en face, c'est pas mieux...Suis une mamie assez désabusée.

  2. UN QUINQUENNAT FORTEMENT NÉGATIF!

    La vision développée dans l'article n'est pas sans intérêt, mais elle me semble néanmoins fortement réductrice.

    Un quinquennat pour rien est en effet un titre foncièrement optimiste, comme si l'incohérence et le sectarisme hollandais, la culture permanente du déni (chômage, croissance, pression fiscale, sécurité) n'avaient pas mis à mal le pays en décrédibilisant notoirement la parole présidentielle qui s'est longuement enferrée dans des mensonges indignes. De même, l'image du pays se sera gravement détériorée à l'étranger , la politique étrangère de la France n'ayant jamais été aussi étrangère qu'à son Président, qui laissera sur ce parcours une image de transparence qui confine tristement à l'insignifiance (voir notamment l'engagement de renégocier l'Europe et ce terne suivisme pro-merkélien qui fait peine à voir). En dehors du mariage pour tous, pratiquement aucune réforme d'importance, mais quelques mesures en trompe l'oeil saupoudrées ici ou là pour faire illusion ou gagner du temps. On aura également noté la prééminence lourde de la fonction publique qui règne au Parlement comme si c'était son jardin et qui, avec le concours actif des syndicats, bloque toute réforme d'envergure. Mû par des motifs bassement électoraux, l'assistanat étend sans cesse son empire, au point de décourager beaucoup de ceux qui n'en bénéficient pas et qui se demandent à quoi bon travailler, puisque leur effort ne leur procure plus guère d'avantage significatif.

    Non, décidément, on ne peut pas dire simplement que le quinquennat Hollande aura été un quinquennat pour rien et la chute enregistrée récemment par la France dans la plupart des classements internationaux (financiers, économiques et éducatifs notamment) le rappelle douloureusement. Le quinquennat Hollande, c'est en réalité un quinquennat fortement négatif fait d'atermoiements sans fin, de roueries pitoyables (Cahuzac, Leonarda, Taubira démentie par la note qu'elle brandit de vent les photographes ), de sectarisme obstiné (santé, retenue à la source, pénibilité), de renoncements multiples (dépassements d'honoraires, retrait de la nationalité…), de matraquage fiscal pour les uns, de libéralités clientèlistes pour les autres .

    Nul doute qu'à son terme et en cas d'alternance, le successeur (à qui l'on souhaite bien du courage!) devra longuement s'éreinter pour remettre le pays sur les rails et restaurer l'image très abîmée de la France non seulement auprès de ses principaux partenaires, mais aussi des pays, telle la Russie, qu'elle a cru stupidement pouvoir exclure de son jeu.