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Les Républicains

Sarkozy: "L'homme n'est pas le seul responsable" du changement climatique

Le dérèglement climatique? "C'est très intéressant mais ça fait 4,5 milliards d'années que le climat change", a lancé l'ancien chef de l'Etat ce mercredi, ajoutant qu'il préférerait "qu'on parle d'un sujet plus important: le choc démographique".

Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire de la droite pour 2017, a affirmé que "l'homme n'était pas le seul responsable" du changement climatique et souhaité que "la France porte une conférence sur la démographie", mercredi devant l'Institut de l'Entreprise.

"On a fait une conférence sur le climat. On parle beaucoup de dérèglement climatique, c'est très intéressant mais ça fait 4,5 milliards d'années que le climat change. L'homme n'est pas le seul responsable de ce changement", a affirmé l'ex-chef de l'Etat, selon des propos rapportés à l'AFP par son directeur de campagne, Gérald Darmanin.

"Je préférerais qu'on parle d'un sujet plus important: le choc démographique. La France doit porter une conférence sur la démographie. Jamais la terre n'a connu un choc démographique tel qu'elle va le connaître, puisque nous serons onze milliards dans quelques années. Là, l'homme en est directement responsable. Et personne n'en parle", a-t-il regretté.

"On dirait Donald Trump"

Emmanuelle Cosse, ministre du Logement et ex-dirigeante d'Europe Ecologie-Les Verts, a jugé ces déclarations "pas du niveau d'un homme d'Etat".

Dans une déclaration écrite à l'AFP, elle affirme: "C'est hallucinant. Sarkozy nous ramène 15 ans en arrière. On dirait Donald Trump. Nier les effets du réchauffement climatique relève de l'obscurantisme. On dépasse les limites de l'indécence". "Voter pour Nicolas Sarkozy, c'est nous mettre en danger. C'est mettre en danger la santé des Français et l'avenir des générations futures", conclut-elle.

Pour le climatologue Jean Jouzel, ancien vice-président du Giec, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat dont les travaux font autorité, les déclarations de Nicolas Sarkozy sont "vraiment pitoyables pour quelqu'un qui a lancé le Grenelle de l'environnement" sous son quinquennat et traduisent un "mépris de la communauté scientifique". 

En visite ce jeudi au Salon international de l'élevage à Rennes, Stéphane Le Foll a estimé qu'il s'agissait d'une "grave erreur stratégique" et d'un "renoncement à ce qui a été fait avec le Grenelle".

"Une véritable girouette"

Nicolas Sarkozy dit, "sans argument", que l'homme n'est pas le seul responsable du changement climatique, a déclaré à l'AFP Jean Jouzel. "En la matière, Sarkozy est une véritable girouette", a-t-il ajouté. 

"Sous nos yeux les quantités de gaz à effet de serre augmentent, la température augmente, le réchauffement est bien là et largement d'origine humaine", a souligné le scientifique. Nicolas Sarkozy "adapte son discours à son auditoire" mais "on joue avec le feu, c'est vraiment à contre-sens de l'histoire", a-t-il affirmé.

A la conférence internationale sur le climat (COP21), réunie du 30 novembre au 12 décembre 2015 à Paris, 195 pays se sont engagés à contenir le réchauffement planétaire "bien en deçà de 2°C". Ségolène Royal, présidente de la COP21 et ministre de l'Environnement, a affirmé mercredi que la procédure de ratification de l'accord de Paris avançait dans les pays de l'Union européenne, qui a pris du retard sur la Chine et les Etats-Unis.

L'ancien président a pris des positions ces dernières années en matière d'écologie qui ont suscité des critiques, y compris à droite, dont une remise en cause du principe de précaution ou un soutien à l'exploration du gaz de schiste.

V.R. avec AFP