Un véhicule de police à Paris

Les policiers franciliens sont invités à payer eux-mêmes leurs contraventions en raison de l'explosion d'une nombre d'infractions commises.

AFP Photo / Kenzo Tribouillard

"Braqueurs, voleurs, dealers, de grâce, laissez-nous une chance de vous interpeller, arrêtez-vous au feu rouge... Terroristes, ne traversez que quand le petit bonhomme est au vert..." C'est par ces slogans ironiques que le syndicat policier Alliance dénonce une note émise cet été par la préfecture de police de Paris et dont le contenu a été dévoilé ce vendredi par Le Parisien. Elle souligne que le nombre d'infractions au Code de la route commises en service par les fonctionnaires de police, avec leurs véhicules de fonction, a connu une "augmentation significative" de 49% au premier semestre 2016.

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Parmi les contraventions le plus souvent relevées, les excès de vitesse ou les violations du feu rouge. La préfecture de police demande donc que, dans les cas les plus graves, les policiers payent eux-mêmes les amendes.

"Une note de service en décalage avec les réalités du terrain"

Dans un contexte de menace terroriste élevée, où les fonctionnaires sont mis à rude épreuve et multiplient les missions, la note passe mal. "Policiers franciliens, comment peut-on vous demander sacrifices, disponibilité, vigilance et vous menacer de telles sanctions pécuniaires! Pendant que vous subissez une pression permanente, d'autres trouvent le temps de rédiger ce type de note de service en décalage total avec les réalités du terrain", s'insurge le syndicat Alliance dans son tract.

Du côté des autres syndicats, l'indignation est la même. Auprès du Parisien, un représentant d'Unsa Police se demande si les fonctionnaires vont être obligés d'intervenir en "Vélib' ou en métro" tandis qu'un syndicaliste de Synergie-Officiers rappellent que les policiers "sont constamment sollicités pour des colis ou individus suspects", ce qui nécessite de faire preuve de célérité. Par ailleurs, assure un fonctionnaire, l'explosion du nombre d'infractions s'explique avant tout par la multiplication des interventions liées à l'état d'urgence

De son côté, la préfecture de police fait valoir au Parisien qui s'il s'agit d'un "simple rappel des règles du Code de la route à respecter".

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