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Enquête pour viol: la justice suédoise examine le mandat d'arrêt européen contre Assange

Julian Assange est réfugié depuis cinq ans à l'ambassade d'Equateur à Londres (photo d'illustration)

Julian Assange est réfugié depuis cinq ans à l'ambassade d'Equateur à Londres (photo d'illustration) - AFP

Alors que la santé de Julian Assange se dégrade, la justice suédoise a rendu ce vendredi sa décision sur le mandat d'arrêt européen visant le fondateur de Wikileaks dans une enquête pour viol.

C'est la huitième fois. La justice suédoise a de nouveau maintenu le mandat d'arrêt européen visant Julian Assange dans le cadre d'une enquête pour viol. Jusque là, la décision a toujours été défavorable à l'Australien de 45 ans, fondateur de Wikileaks.

La cour d'Appel de Stockholm a estimé que Julian Assange "reste soupçonné de viol" et qu'il "existe un risque qu'il se soustraie à des poursuites judiciaires ou à une condamnation". 

A l'appui de leur requête, ses avocats invoquaient le rapport d'un groupe de travail de l'ONU qui en février l'a estimé victime d'une "détention arbitraire". Ils avaient déjà été déboutés sur la base de cet argumentaire en première instance au motif que leur client était susceptible de se soustraire à un éventuel procès.

Assange en mauvaise santé

A la veille de la décision de la justice suédoise, WikiLeaks a rendu public des éléments du dossier médical du fondateur de Wikileaks, indiquant que sa santé se dégradait alors qu'il a entamé en juin sa cinquième année de réclusion à l'ambassade d'Equateur, confiné dans une pièce austère de 18 m2.

"La santé mentale de M. Assange risque très probablement de se détériorer avec le temps s'il reste dans la situation actuelle", prévient l'organisation en faisant également état de problèmes aux dents et à l'épaule.

La magistrate suédoise qui instruit l'enquête pour viol, Marianne Ny, a redit la semaine dernière sa détermination à entendre Julian Assange, notant que "tous les tribunaux qui ont examiné cette affaire ont conclu qu'il y avait des raisons fondées de soupçonner une infraction".

Une audition à l'ambassade d'Equateur

Après des mois de bras de fer avec la magistrate et les enquêteurs, l'Equateur a finalement accepté de faire auditionner son hôte, mais par un magistrat équatorien accompagné de deux représentantes suédoises, le procureur Wilson Toainga. Il prendra sa décision en fonction de questions transmises par la Suède et de prélèvement corporel, si Julian Assange y consent. 

Cette audition a été fixée au 17 octobre à l'ambassade équatorienne à Londres.

Julian Assange récuse fermement les accusations dont il fait l'objet, dénonçant une manoeuvre pour l'extrader vers les États-Unis qui veulent le juger pour la diffusion d'informations secrètes.

La crainte d'une extradition vers les Etats-Unis

L'ex-hacker australien pourrait se voir reprocher par la justice américaine la publication par WikiLeaks, en 2010, de 500.000 documents classés secret défense sur l'Irak et l'Afghanistan et 250.000 communications diplomatiques.

Le soldat et analyste américain Bradley Manning, principale source des documents classés secrets sur l'Irak et l'Afghanistan et des câbles diplomatiques, a été condamné en août 2013 pour espionnage à 35 ans de prison.

Loin de rendre les armes, Julian Assange a affirmé fin août que de nouveaux documents liés à la candidate démocrate à la Maison Blanche, Hillary Clinton, seraient publiés avant le scrutin du 8 novembre, et pourraient avoir un effet "important" sur l'élection.

M.L. avec AFP