Lavage de cerveau”, titre en une l’hebdo hongrois anti-Orbán HVG, dénonçant l’omniprésence des affiches anti-immigration qui ont fleuri dans le cadre de la campagne pour le référendum du 2 octobre qui porte sur le plan européen de relocalisation des réfugiés. Sur la couverture : le visage terrorisé d’un homme, lunettes 3D sur le nez, semblant visualiser l’éventualité que Bruxelles oblige Budapest à accueillir un nombre de migrants équivalent à la taille d’une ville.

Depuis quelque temps, le gouvernement conservateur de Viktor Orbán inonde la voie publique d’affiches visant à convaincre les sondés de refuser les quotas de “relocalisation”. Dans un article de l’hebdomadaire de tendance plutôt pro-européenne, Yvette Szabó explique :

Le gouvernement a investi quatre milliards de forints (12,9 millions d’euros) dans cette campagne nourrissant la peur et la xénophobie. Cette somme a autant servi à acheter des espaces publicitaires qu’à asseoir l’emprise médiatique de la Fidesz [le parti d’Orbán]

Car outre la télévision d’État MTVA martelant ces slogans lapidaires, y compris sur la chaîne sportive M4 Sport entre deux épreuves des Jeux Olympiques de Rio, Victor Orbán a multiplié l’affichage politique à travers le pays. Depuis sa réélection en 2014, ses slogans sur fond bleu sont un marqueur de la com’du Premier ministre servant sa ligne eurosceptique et anti-réfugiés. Une position dont il est l’un des principaux tenants au sommet européen qui s’est ouvert ce 16 septembre à Bratislava, en Slovaquie.