Accéder au contenu principal
Gabon

Gabon: des blessés qui n’osaient pas se faire soigner de peur d’être dénoncés

Le Gabon est toujours dans l'attente de la décision de la Cour constitutionnelle après la victoire contestée d'Ali Bongo à la présidentielle du 27 août dernier. De nombreux Gabonais redoutent de nouvelles émeutes. Pour rappel, lors de l'annonce des résultats provisoires, le 31 août dernier, des émeutes d'une violence inédite s'étaient produites. L'opposition avait fait état d'au moins 50 morts. Les autorités avaient avancé le chiffre de seulement trois morts et une centaine de blessés. Pour tous ces blessés, la vie a basculé brutalement.

Des supporters du candidat Jean Ping manifestent leur colère le 31 août 2016, à Libreville.
Des supporters du candidat Jean Ping manifestent leur colère le 31 août 2016, à Libreville. MARCO LONGARI / AFP
Publicité

RFI s’est rendue dans une clinique privée qui a pris en charge 58 blessés par balle, depuis le 31 août. La plupart ont quitté les hôpitaux mais ils doivent encore se soigner, refaire les pansements ou encore les radios de contrôle. D’autres ne viennent que maintenant.

« J’ai encaissé une balle ici, au niveau du bas-ventre. C’est depuis le 31 et c’est seulement aujourd’hui qu’on va m’extraire cette balle », dit Patrick.

Comme Patrick, certains jeunes, blessés lors des émeutes du 31 août, ne viennent que maintenant se faire soigner. Ils avaient peur d'être dénoncés.

« Le fait de devoir me rapprocher d’une structure hospitalière, [je me disais que] certainement les médecins devaient me dénoncer et que les gens du pouvoir pouvaient venir me chercher, soit pour me juger ou pour me faire enfermer. Voilà pourquoi j’ai pris peur. Du coup, je suis resté chez moi pendant une semaine. Je faisais des pansements avec de l’eau chaude et juste de la Bétadine et de l’eau de Dakin mais, malgré cela, le mal était toujours là. J’ai eu tellement peur ! », ajoute Patrick.

C'est une dame qui a su le rassurer. Dans cette clinique privée, la Direction refuse, en effet, de donner aux autorités le nom des patients. C'est une question de « vie privée, un souci de protection », expliquent les responsables. Patrick, lui, peut penser à sa guérison prochaine.

« Aujourd’hui ça va. Je suis serein. Le seul regret que j’ai en moi, c’est de ne pas être venu ici un peu plus tôt. Sinon, je ne regrette rien d’autre », a-t-il conclu.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.