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Ségrégation sexuelle au Canada: un pas de plus vers la soumission à l’islamisme

Ségrégation sexuelle au Canada: un pas de plus vers la soumission à l’islamisme
Photo courtoisie


Le Canada est beau. Le Canada est merveilleux. Le Canada est irréprochable moralement. C’est le pays de la diversité, de la modernité, de l’ouverture. C’est même le meilleur pays au monde. On nous le répète si souvent que ça doit être vrai. Et son premier ministre est formidable. Justin Trudeau n’a-t-il pas été, dès son élection, propulsé dans la jet-set mondiale? Avec lui, le Canada devient un pays sexy. La classe médiatique a enfin trouvé un premier ministre dont elle boit les paroles. Qui n’a pas envie de prendre son selfie avec lui, et de devenir, pour quelques instants, la star d’un soir?

Mais quand on y regarde de plus près, il y a plein de petits détails qui viennent gâcher la photo. C’est que ces détails pour peu qu’on y regarde de plus près, n’en sont pas. Ainsi, il y a quelques jours, dans le cadre d’une importante fête musulmane, Justin Trudeau s’est rendu dans une mosquée. On peut y voir un geste d’ouverture. Un homme politique ne doit-il pas aller à la rencontre de sa population là où elle se trouve, tout en manifestant du respect pour les différentes traditions religieuses présentes dans son pays? Tout dépend ensuite des conditions dans lesquelles on accueille le premier ministre et ceux qui l’accompagnent.

Car dans cette mosquée, on appliquait un strict principe de ségrégation sexuelle. Les hommes au plancher, les femmes à l’étage. Par ailleurs, comme nous le rappelait Paul Journet dans La Presse,  les femmes qui accompagnaient le premier ministre devaient se voiler et prendre une entrée distincte. En un mot, elles entraient dans un espace où les mœurs généralement admises au Canada devaient s’effacer. Elles le firent probablement avec le zèle idéologique des inclusifs qui voient dans l’effacement identitaire la condition de la fameuse ouverture à l’autre. Au Canada, les femmes ministres doivent quelquefois entrer discrètement par la petite porte.

Rien de tout cela ne nous surprendra vraiment, toutefois. Rachel Notley, la première ministre de l’Alberta, s’était elle-même voilée il y a peu de temps dans une vidéo adressée à la communauté musulmane de sa province. Kathleen Wynne, la première ministre de l’Ontario, s’est elle aussi voilée lors de son passage à la fin août dans un centre islamique à Scarborough. Elle s’est aussi dite honorée de rencontrer Zunera Ishaq, celle qui a mené une bataille jusqu’en Cour suprême pour avoir le droit de prêter son serment de citoyenneté en niqab. Devant l’islamisme le plus zélé, le plus militant, le plus inflexible, la première ministre ontarienne fait une génuflexion.

Ce n’est plus de l’hospitalité. C’est de la soumission à des mœurs qui nous sont aussi étrangères qu’hostiles et qu’on cherche à nous imposer sans gêne. On ne demande pas à l’islam de prendre le pli des mœurs occidentales, de s’adapter à une civilisation où il s’est invité. On ne lui demande pas d’occidentaliser sa pratique religieuse. On veut se transformer pour lui en multipliant les courbettes idéologiques et juridiques. Mais en croyant s’adapter à l’islam, en fait, c’est devant l’islamisme qu’on se prosterne. Nous voyons notre soumission comme une forme de grandeur morale. Le Canada aurait pu servir de décor au dernier roman de Michel Houellebecq.

L’islamisme réclame toujours plus de visibilité dans l’espace public. Il veut nous faire comprendre qu’il s’impose à ses conditions, tout en ayant le culot incroyable de prétendre le faire en s’appuyant sur la logique des droits de l’homme, qu’il n’hésite aucunement à détourner. Est-ce qu’un jour, à l’école, on réclamera une journée du voile, où on voilera les fillettes, pour montrer notre ouverture à l’islam? On imagine très bien une telle activité pédagogique justifiée au nom de la diversité. Je me fais des peurs? On s’en reparle dans quelques années. D’ailleurs, à Science po Paris, en avril 2016, il y a eu un Hijab Day.

C’est justement pour opposer une résistance élémentaire à l’islamisme qu’il importe aujourd’hui d’interdire le niqab et la burqa, de critiquer sévèrement le burkini et de faire savoir que le voile islamique en lui-même envoie un message trouble à la société d’accueil. C’est pour cela qu’il faut proscrire les signes religieux chez les employés de l’État en position d’autorité, en incluant les enseignants et les éducatrices de CPE. Il faut envoyer un signal clair: en Occident, c’est l’islam qui doit faire des concessions. Pour cela, il faut lutter contre l’islamisme qui nous en propose la version la plus rigoriste. On ne comptera pas sur Justin Trudeau pour cela.

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