L'application du gouvernement SAIP "alerte attentat" sur un smartphone, le 8 juin 2016.

L'application du gouvernement SAIP "alerte attentat" sur un smartphone, a été lancée le 8 juin 2016.

afp.com/BERTRAND GUAY

Elle avait été considérée comme un échec lors de l'attentat de Nice, le 14 juillet. Deux mois plus tard, l'application gouvernementale SAIP (Système d'alerte et d'information des populations), dispositif d'alerte est de nouveau sous le feu des critiques. Le dispositif, lancé en juin dernier lors de l'Euro 2016, est censé prévenir les personnes présentes sur les zones à risque en cas d'attentat.

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Cette-fois, c'est à l'occasion de la fausse alerte de ce samedi après-midi dans l'église Saint Leu Saint Gilles, dans le 1er arrondissement de Paris, que le dispositif a été "immédiatement déclenché par précaution", selon un communiqué du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

"Fausses infos"

Contrairement à Nice, où l'alerte sur la tuerie avait été envoyée entre deux et trois heures après l'attaque, quand l'information inondait déjà les médias et les réseaux sociaux, le délai n'est pas en cause -même si certains internautes se sont étonnés de la rapidité avec laquelle l'alerte a été envoyée-, mais la nature de l'information, qui n'était pas donnée au conditionnel. "Intervention en cours des forces de l'ordre et de secours suite à un attentat", pouvait-t-on lire sur l'alerte initiale.

"Il est nécessaire de donner un certain nombre d'informations. C'est un besoin pour une prise maximale de précaution", a justifié le porte-parole du ministère de l'Intérieur Pierre-Henri Brandet lors d'un point presse organisé près de la zone d'intervention.

"C'est très bien que l'alerte ait été déclenchée par précaution le temps que les policiers vérifient ce qu'il se passe", commente auprès de L'Express une source proche de l'affaire. Cette application qui débute est certes "perfectible", poursuit notre source, "mais elle a au moins le mérite d'exister".

Sur Twitter, plusieurs internautes ont cependant déploré que SAIP, disponible gratuitement en français et en anglais sur IOS et Androïd, ait évoqué d'emblée un attentat, dans le contexte actuel de menace terroriste très élevée.

Autre motif de mécontentement soulevé par les twittos: le fait de recevoir l'alerte tout en étant loin de Paris alors que, selon le gouvernement, l'application "utilise la géolocalisation de votre mobile pour permettre la diffusion des alertes selon vos déplacements".

"Evacuer préventivement une zone"

D'autres twittos ont en revanche été un peu plus cléments avec ce dispositif, qui permet "d'évacuer préventivement" la zone concernée...

Même si, revers de la médaille, elle peut aussi engendrer une panique et des rumeurs.

Pour un autre utilisateur de Twitter, l'intérêt de l'application est aussi de pouvoir informer rapidement, au risque de devoir se passer dune information fiable à 100%.

Une trentaine de minutes plus tard, l'application SAIP a néanmoins envoyé un nouveau message pour évoquer la "fin de l'intervention". Sans parler d'attentat, cette fois-ci.

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