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Une carte interactive de la déportation des enfants juifs en France

Un travail réalisé par des historiens montre dans le détail l'ampleur des déportations d'enfants juifs en France.

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Publié le 15 février 2014 à 21h03, modifié le 16 février 2014 à 15h10

Temps de Lecture 1 min.

La carte de France des enfants juifs déportés.

A première vue, cela ressemble à un plan interactif comme Internet en offre à foison. Un bel hexagone à l'intérieur duquel on peut zoomer, jusqu'à détailler chaque rue de Paris, Marseille ou encore Bordeaux. Des points marron apparaissent alors. Mais ils ne correspondent pas à des magasins ou des bars branchés, comme sur Google Maps.

Il suffit de passer le curseur sur chaque cercle : une bulle indique le nombre d'enfants juifs qui furent arrêtés sur place, puis déportés. Un clic, et voici leurs noms, leur âge. Au 56, cours Lafayette, à Lyon : Jacques Sciandra, 17 ans. Un peu plus loin, au numéro 8 9: Dario Sarfati, 1 an seulement. Plus loin encore, au numéro 175 : Lipold et Georgette Epsztajn, 12 ans et 15 ans. Tous ont quitté Lyon au printemps ou à l'été 1944. Direction Auschwitz.

Des noms, des prénoms, des adresses. Et cela pour les 11 458 enfants juifs arrêtés en France entre juillet 1942 et août 1944 et envoyés vers les camps de la mort. Cette carte interactive d'un genre inédit est accessible en ligne. Elle fait simultanément l'objet d'une exposition sur les grilles du Conservatoire national des arts et métiers, dans le 3e arrondissement de Paris, l'un de ceux où le plus d'enfants furent arrêtés. Cette carte a été réalisée par Jean-Luc Pinol, un historien, professeur à Normale Sup, à partir des données collectées depuis des années par Serge Klarsfeld. Leur rencontre a donné naissance, en 2012, à une première cartographie de la déportation des enfants juifs, limitée à Paris.

La carte des déportations d'enfants juifs à Paris.
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Leur travail, très spectaculaire, est aujourd'hui étendu à toute la France. Il ancre des faits d'il y a soixante-dix ans dans le paysage actuel. L'expérience est marquante : entrer son adresse personnelle sur le site permet souvent de découvrir que des enfants ont été arrêtés tout près. A part la Corse, pas un département n'a été épargné.

Le projet, cependant, dépasse le cadre de la mémoire et de l'émotion. C'est aussi un outil permettant aux historiens de poser des hypothèses, de les tester, et de mettre en évidence certains phénomènes. A Paris, la cartographie montre ainsi qu'un quart des enfants arrêtés résidaient dans des îlots insalubres. On est loin de la mythologie antisémite sur les juifs richissimes.

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