
Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche (PG), a concédé dimanche 16 février être « devenu un peu méfiant et moins naïf » vis-à-vis du Parti communiste français (PCF), après les dissensions récentes entre les deux partenaires du Front de gauche.
Dimanche, lors d'un conseil national du parti (sorte de parlement), le PG, las des « contradictions » stratégiques de son partenaire communiste sur les municipales, a exigé que cela ne se reproduise pas à l'avenir et lui a demandé de s'engager « à présenter des listes autonomes aux élections cantonales et régionales de 2015 ». Il a aussi lancé, « sans attendre le PCF, les grandes lignes de sa campagne aux européennes. »
« QUAND ILS DISENT QUELQUE CHOSE, ILS NE LE RESPECTENT PAS »
Pour les listes européennes, « je ne sais pas ce que vont faire les communistes, j'espère qu'ils veulent faire des listes Front de gauche et qu'ils ne vont pas nous proposer de faire des listes avec les socialistes ! », a déclaré M. Mélenchon lors de l'émission BFM Politique, réalisée en partenariat avec Le Point et RMC.
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« Vous en doutez ? », lui ont alors demandé les journalistes. « Je suis un peu méfiant, parce [qu'à] Paris, je ne m'attendais pas que les communistes nous abandonnent pour partir avec les socialistes (...). Ensuite, quand ils disent quelque chose, ils ne le respectent pas. Ils m'avaient dit qu'ils enlèveraient les logos [du FG sur les affiches de campagne d'Anne Hidalgo] et ils ne le font pas. Donc je suis devenu un peu méfiant et moins naïf », a-t-il assuré.
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« JE FAIS CE QUE JE PEUX »
Alors qu'on lui demandait si cela signifiait, à court terme, la fin du Front de gauche, il a répondu : « Non, certainement pas, c'est tout le contraire. [Le rassemblement], ça reste ma méthode. » « Je ne suis pas seul ! » , a-t-il dit, faisant valoir que « plus de 80 listes » PG et Europe Ecologie-Les Verts seraient présentes aux élections municipales. « Nous avons plus de la moitié des villes de 20 000 habitants où nous sommes avec des listes communes avec le Parti communiste et l'autre moitié nous sommes en liste autonome. [Les communistes] me lâchent dans une série de villes (...) donc je fais ce que je peux », a reconnu l'eurodéputé.
« Là, en ce moment, tout le monde peut se moquer de moi, c'est facile. Je suis trompé à Paris, je suis roulé dans la farine, c'est la vie », a-t-il concédé.
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