Nicolas Sarkozy chahuté en plein meeting par des étudiants gabonais

Le candidat à la primaire à droite Nicolas Sarkozy, en meeting dans le Nord a été chahuté ce mercredi par des étudiants gabonais. Ils lui reprochent d'avoir aidé le président Ali Bongo, dont la réélection controversée a entraîné une série d'émeutes au Gabon, à se maintenir au pouvoir. 
Le candidat à la primaire à droite Nicolas Sarkozy, en meeting dans le Nord a été chahuté ce mercredi par des étudiants gabonais. Ils lui reprochent d'avoir aidé le président Ali Bongo, dont la réélection controversée a entraîné une série d'émeutes au Gabon, à se maintenir au pouvoir.  AFP / FRANCOIS LO PRESTI

    La crise post-électorale gabonaise s'est invitée au meeting de Nicolas Sarkozy, ce mercredi. Tandis que le candidat à la primaire à droite s'exprimait devant un millier de ses partisans à Marcq-en-Barœul (Nord) pour clôturer une journée de déplacement commencée à Calais, une dizaine d'étudiants, portant des drapeaux du Gabon, ont fait irruption dans la salle. Opposants au président gabonais Ali Bongo, dont la réélection très controversée fin août a entraîné de multiples violences dans le pays, ils ont notamment scandé :  «Sarko, vient chercher Ali!» avant d'être chassés de la salle par le service d'ordre.

    «Ici c'est la France, c'est pas le Gabon»

    Ils accusent Nicolas Sarkozy d'avoir, lorsqu'il était président de la République, favorisé le maintien au pouvoir d'Ali Bongo, a expliqué un membre de ce collectif, «Lille refuse», après le meeting. Après plusieurs dizaines de secondes de flottement, Nicolas Sarkozy a répliqué au micro à l'intention des étudiants. Lors de la réélection d'Ali Bongo, fin août, Nicolas Sarkozy s'était distingué du reste de la classe politique en gardant le silence, alors que lors de sa précédente victoire, en 2009, il avait adressé ses félicitations au fils d'Omar Bongo pour son accession au pouvoir.

    «Ici c'est la France, c'est pas le Gabon. Si vous voulez parler du Gabon, retournez-y!», a-t-il lancé, sous les applaudissements nourris de la salle, avant que les étudiants gabonais ne soient expulsés de la salle par la sécurité.

    Depuis l'annonce de la victoire du président sortant Ali Bongo au scrutin présidentiel, le Gabon est plongé dans une crise politique sans précédent. Les violences post-électorales ont fait trois morts d'après les autorités et «plus de 50» selon le camp du candidat malheureux Jean Ping, qui réclame un recomptage des voix.

    Dure journée pour Sarkozy

    Pour le candidat Sarkozy, le reste de la journée n'a pas été moins éprouvant :  plus tôt dans l'après-midi, Nicolas Sarkozy avait été accueilli par des «Sarkozy en prison» scandés par une dizaine de militants de gauche radicale, devant une librairie de Tourcoing (Nord) où il venait dédicacer son nouveau livre. Ses partisans avaient répondu par «Sarkozy, président!»