Gaspillage alimentaire. Le don agricole encouragé

Frédérique Le Gall

Par Frédérique Le Gall

Surproduction saisonnière, exigences du marché : beaucoup de produits agricoles finissent à la poubelle alors qu'ils pourraient être consommés. Une des solutions pour lutter contre ce gaspillage est de les donner. L'association Solaal facilite les dons des agriculteurs aux plus démunis.

Gaspillage alimentaire. Le don agricole encouragé
(Photo ca35)
1. Un gaspillage phénoménal. Dix millions de tonnes de produits alimentaires sont perdues et gaspillées chaque année. Il s'agit souvent de fruits et légumes. C'est ce qui ressort d'une étude de l'Ademe, publiée en mai 2016 qui estime la valeur commerciale de ce volume gaspillé à 16 milliards d'euros. Ce gaspillage n'est pas bon non plus pour le climat. Son impact carbone est évalué à 15,3 millions de tonnes équivalent CO2. Cela correspond à 3 % des gaz à effet de serre émis en France.

2. 32 % des produits agricoles non consommés. Sur les dix millions de tonnes perdues, 33 % le sont lors de la phase de consommation, 32 % lors de la production, 21 % lors de la transformation et 14 % de la distribution. Pour les produits les plus fragiles comme les fruits et légumes, le gaspillage intervient au niveau de la production. Soit parce que les volumes sont trop importants soit parce qu'ils ne correspondent pas aux exigences du marché : aspect, calibre...

3. Le don agricole : une solution. Créée en 2013 par Jean-Michel Lemétayer, l'association Solaal fait le lien entre les producteurs et les organismes caritatives. Elle dispose aujourd'hui de 14 relais en France. En Bretagne, cette association est relayée par la chambre régionale d'agriculture et est soutenue financièrement par l'Ademe Bretagne. Depuis sa création, Solaal a recueilli en France 8.500 tonnes de produits alimentaires et 17 millions de repas, composés à 99 % de produits frais. Il s'agit de lait, de fruits et légumes, de lait, d'oeufs et de céréales. Certes, ces dons sont encouragés par des avantages fiscaux mais ce n'est pas la seule motivation des agriculteurs. Malgré la crise, les agriculteurs ont du coeur. Une enquête a montré que 59 % des agriculteurs donnaient tout simplement par solidarité. « C'est une tradition historique. Il y a toujours des gènes de générosité chez les agriculteurs », note Jean Baptiste Mainsard, agriculteur en Ille-et-Vilaine.

4. Le problème de la logistique. Donner des denrées alimentaires c'est bien, mais encore faut-il les acheminer vers leurs destinataires, les associations. Tout est encore à construire. « Il va falloir trouver les modèles économiques pour pérenniser ce type de dons car cela représente du temps, du personnel », explique Dorothée Briaumont, directrice de Solaal. Le risque, en effet, c'est que les dons puissent générer à leur tour du gaspillage. « Récemment sur dix palettes de choux-fleurs offertes, on en a perdu huit. La logistique, c'est le vrai enjeu », témoigne Emmanuel De Longeaux, président de la Banque alimentaire de Rennes. Il y a aussi des expériences qui marchent. Le Carrefour du Rheu, près de Rennes, met ces camions à disposition. Ceux-ci collectent les dons à leur retour de livraison et les déposent sur une plateforme logistique où viennent se servir les associations. À Saint-Malo, Solaal organise des glanages solidaires de fruits et légumes non récoltés. Les associations viennent sur place chercher les produits.
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