A défaut de déclarer la guerre au Pakistan, qu’elle accuse d’être responsable de l’attaque du 18 septembre contre une base militaire au Cachemire, l’Inde a trouvé un nouveau moyen de faire pression sur son voisin : “Fermer le robinet du fleuve Indus”, comme le révèle The Indian Express dans un article paru vendredi 23 septembre. Certains, à Delhi, suggèrent ainsi au gouvernement Modi d’abroger le traité de partage des eaux de cette rivière mythique, qui avait été signé entre les deux pays en 1960. “L’idée est que l’Inde, qui se trouve en amont, mette le Pakistan à genoux en coupant l’eau”, explique le journal.

Pour Islamabad, ce serait une catastrophe. “Environ 65 % de la superficie du pays, dont la totalité de la province du Pendjab, se trouvent dans le bassin de l’Indus”, souligne The Indian Express, qui rappelle que le Pakistan est le pays qui possède “le plus vaste système d’irrigation au monde”. Un système alimenté “à 90 %” par les eaux de l’Indus.

Est-ce vraiment possible ?

Le fleuve qui avait stoppé l’avancée d’Alexandre le Grand au IVe siècle avant Jésus-Christ est donc vital pour l’agriculture pakistanaise, mais également pour les centrales hydroélectriques qu’il fait tourner au travers d’immenses barrages, et pour l’alimentation en eau potable de la population.

Reste la question de la faisabilité. Comme le souligne l’Institut d’études et d’analyses de Delhi, spécialisé dans la défense, “l’Inde ne peut pas arrêter d’un coup le débit de l’Indus, sauf à inonder les villes qui se trouvent sur son territoire”, comme Srinagar, la capitale du Cachemire.

L’Inde, en effet, ne dispose pas de retenues suffisantes pour stocker de grandes quantités d’eau. En revanche, précise la même source citée par The Indian Express, “le traité de 1960 autorise l’Inde à exploiter davantage qu’elle ne le fait les eaux du fleuve. Ce serait suffisant pour faire peur au Pakistan et un signal fort, sans aller jusqu’à une solution extrême.