Macron : en marche vers la présidentielle, il veut refonder l'Europe
Invité à conclure le "Sommet des réformistes européens", l'ancien ministre de l'Economie a appelé à une profonde refondation de l'Union européenne
Par Les Echos
Initialement, Emmanuel Macron avait été invité au "Sommet des réformistes européens", qui se tenait ce vendredi et ce samedi à Lyon, en qualité de ministre de l'Economie. à ce rendez-vous organisé par Gérard Colomb, maire socialiste de la ville et également un des soutiens du jeune homme politique.
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Invité à conclure ce sommet sur le thème "Reprendre confiance", Emmanuel Macron en a profité pour appeler à une profonde refondation de l'Union européenne. Pour certains, il s'afit là d'une nouvelle étape vers sa candidature à la présidentielle.
NOTRE DOSSIER
Des dirigeants européens à la mentalité "vieille"
"Est-ce que l'Europe va bien ? Non, elle est en train de se désagréger sous nos yeux face au défi migratoire, au défi climatique, aux défis économiques multiples", a lancé Macron, à l'issue de deux jours de débats tenus dans le nouveau "Musée des Confluences". Plusieurs personnalités initialement annoncées n'ont finalement pas fait le déplacement de Lyon, mais l'ancien ministre de l'Économie a affirmé qu'il fallait "raison garder et ramener tout le monde au calme sur ce sujet".
Nous ne sommes pas satisfaits de cette Europe
Dernier intervenant du colloque, il a par ailleurs souligné que "l'Europe fait face à un risque qui est un risque de régression, de retour en arrière - sur les plans identitaire, économique"... "Nous ne sommes pas satisfaits de cette Europe, conduite par des dirigeants à la mentalité "vieille"", a-t-il affirmé, tout en affichant sa foi européenne.
Il a appelé à lutter contre "le cynisme, la langueur, l'irresponsabilité" qui sont aujourd'hui les ennemis des porteurs du projet européen. Il a vivement incité ses amis réformistes à "se réapproprier les thèmes laissés aux ennemis de l'Europe: identité, souveraineté et démocratie".
Des pressions sur les invités ?
Alors que l'ancien ministre de l'économie maintenait, malgré sa démission, sa visite au "Sommets des réformistes européens", certains des invités auraient été l'objet de pressions du sommet de l'Etat ou de la direction du Parti socialiste pour ne pas venir. Des pressions confirmées par Gérard Colomb mais démenties catégoriquement par l'entourage de François Hollande. Emmanuel Macron, qui fait figure de rival du chef de l'Etat bien que ni l'un ni l'autre ne soit encore officiellement candidat à la présidentielle, a laissé entendre qu'il y avait bien eu intervention pour dissuader des invités de venir. Des "responsables, plutôt français, se sont désengagés", a-t-il déclaré à la presse à son arrivée au Musée des Confluences, où avait lieu le colloque. "Ou bien ils n'avaient pas grand chose à dire. Ou bien, ils sont l'objet de pression et acceptent de subir les pressions."
Des consultations en ligne dans toute l'Europe
Menacée par la tentation du repli sur soi, "l'Europe ne retrouvera pas spontanément le cours de son histoire", a-t-il mis en garde. Il faut, selon lui, "retrouver les règles de la souveraineté européenne", pour retrouver le projet initial d'une Europe "puissante et qui protège". L'ancien ministre a qualifié de "démagogiques" les projets de référendum sur l'Europe défendus par Marine Le Pen et d'autres dirigeants populistes.
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Il a proposé, pour sa part, de saisir l'année qui vient pour engager une réflexion sur l'Europe dans l'ensemble des 27 pays membres, via des consultations en ligne. Ces réflexions devraient déboucher sur une feuille de route brève qui fixerait les grandes orientations européennes pour les cinq à dix ans. Et ce document, lui, pourrait être soumis à référendum. "L'Europe serait ainsi relégitimée", a-t-il conclu.
Source AFP et Reuters