CORRESPONDANCE 1928-1940, par Romain Rolland et Stefan Zweig. Albin Michel, 624p., 32€.

CORRESPONDANCE 1928-1940, par Romain Rolland et Stefan Zweig. Albin Michel, 624p., 32¤.

Albin Michel

Ils dénonçaient la crise des démocraties, la lâcheté des classes dirigeantes et le matérialisme triomphant. Ils ont vu la détresse économique et l'émergence des dictatures. Romain Rolland et Stefan Zweig ont vécu les épreuves les plus dramatiques tout en préservant leur amitié. Ce troisième tome de leur correspondance, couvrant les années 1928-1940, comporte 304 lettres, allant de la simple note de quelques lignes à de longues confidences de plusieurs pages.

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NOTRE DOSSIER >> Rentrée littéraire

Zweig, qui écrit la plupart du temps en français, ne se départit jamais de sa déférence envers son collègue, Prix Nobel de littérature, mais atteint souvent, dans ses évocations de sa situation personnelle, un pathétique simple et bouleversant.

Unis par la musique

Leur dialogue est marqué par l'exil forcé de l'Autrichien à Londres après l'arrivée des nazis au pouvoir. Inconsolable, Zweig trouve dans la musique un rare réconfort. Ainsi écrit-il en mai 1935: "Si je ne l'avais pas eue ces dernières années, je ne sais pas comment je serais sorti de ce purgatoire." Rolland, qui travaille depuis longtemps sur son projet de biographie de Beethoven, compatit.

Si la musique les unit, la politique, parfois, sépare les deux hommes. Ils ne voient pas l'avenir de la même façon. Rolland croit en l'exemple de son ami Gandhi et dans la Russie des soviets. Zweig est d'une lucidité sans espoir. Quand il se suicide, au Brésil, en 1942, le "monde d'hier" qu'il avait tant célébré a disparu. Corps et âme.

CORRESPONDANCE 1928-1940, par Romain Rolland et Stefan Zweig. Albin Michel, 624p., 32¤.

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