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"La peur doit changer de camp" : agressée dans la rue, elle témoigne

par Aurélia Becler ,
"La peur doit changer de camp" : agressée dans la rue, elle témoigne© istock
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Il y a quelques jours, une jeune femme a été victime d'une agression dans une rue de Toulouse. Elle a tenu à prendre la parole via les réseaux sociaux pour raconter ce qu'elle a vécu et exprimer toute la colère qu'elle a en elle.

« Mardi soir. 23h30. Quartier St Michel à Toulouse. Je reviens d'un chouette concert, la vie est belle je vais m'acheter du chocolat pour fêter ça. Je sors de l'épicerie de nuit, je suis seule dans la rue. » Ainsi débute la lettre ouverte rédigée par Prisca Boh sur sa page Facebook dans la soirée du 22 septembre. Dans celle-ci, la jeune femme de 36 ans revient sur l'agression dont elle a été victime ce jour-là et suite à laquelle elle a passé deux jours à l'hôpital. On la voit d'ailleurs sur son lit, un bras en écharpe et le visage marqué.
Au cours de cette soirée, elle se fait interpellée par trois hommes, à qui elle ne répond pas. « Nan mais attends, on te dit 'bonsoir princesse' et toi tu réponds même pas », lui lancent-ils. Prisca Boh décide de ne pas se laisser faire et réplique : « Je leur explique, droit dans le yeux que je m'en branle et que je n'ai aucune obligation de leur répondre. Et qu'en plus, ils sont 10-15 clampins à m'interpeller de cette manière chaque jour et que je n'en peux simplement plus.Celui près de moi me lance alors un 'Ferme ta gueule' en crachant. Je lui renvoie alors un gros 'Non, toi, ferme bien ta gueule' en lui crachant dessus »

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C'est alors que l'un d'entre eux la frappe au visage. Sa tête cogne contre une rambarde et la jeune femme se retrouve à terre. Elle explique qu'elle a la lèvre ouverte, et le poignet « complètement pété ». Elle reste deux jours à l'hôpital après avoir été opérée, et sait qu'elle aura besoin de trois mois de convalescence. « Avant, après: crises de nerfs et de larmes à m'en vider le corps. Deux jours que je chiale de cette énième agression, humiliation, parce que je suis tout simplement une FEMME »

"Je suis à bout"

Elle poursuit : « Ça va faire maintenant presque 25 ans que je subis ces saloperies en tous genres: agressions verbales, humiliations multiples, harcèlement sexuel, moral, de rue ou au travail, violences physiques, viol. Et j'en passe...Je suis à bout. La colère, la rage, je l'ai, je vis avec chaque jour. mais je monte d'un cran à chaque nouvelle épreuve de ce style. Mon sang bout de plus en plus. J'en ressors une nouvelle fois traumatisée, vidée. Je reste debout mais je maudis ce système patriarcal. Je le vomis de toute mon âme. Néanmoins, je reste fière d'être une femme et mon/notre combat continuera tant qu'il le faudra. La peur doit changer de camp. »

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Toutes concernées

Le harcèlement de rue est un fléau, malheureusement banalisé, qui concerne toutes les femmes. Il y a quelques semaines, une vidéo réalisée par Maxime Gaudet et intitulée "Au bout de la rue" avait pour ambition de montrer au spectateur ce que cela faisait de passer trois minutes dans la peau d'une fille qui rentrait toute seule chez elle le soir. Et lui faire ressentir la peur face aux menaces potentielles. Trois petites minutes qui semblaient pourtant interminables.

Les campagnes choc contre les violences faites aux femmes :

Voir aussi : Les violences faites aux femmes
Découvrez les campagnes choc contre les violences faites aux femmes © Plan UK 2014/Yves Karew 2011/King Khalid Charitable Foundation 2013
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Aurélia Becler
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