Ca se passe en Europe : Milan, ville modèle en matière de gestion des déchets

En termes de gestion des déchets, l’Italie est capable du pire comme du meilleur. Rome fait régulièrement la une de la presse internationale pour la saleté de ses rues et ses 5.000 tonnes d’ordures produites par jour ramassées de manière aléatoire par l’agence municipale endettée à hauteur de 600 millions d’euros. L’AMA, chargée de l’entretien de la ville, est plus connue pour sa gestion clientéliste et les scandales mafieux que pour le sérieux de ses 7.500 employés le plus souvent mal ou pas du tout formés. Ils ne sont pas aidés par les 3 millions de Romains, dont seulement 35% pratique le tri sélectif. Aux vices de la capitale politique italienne répondent les vertus de sa capitale économique.

Milan est ainsi en pointe sur cette question grâce à l’innovation technologique et à l’engagement de ses citoyens. Elle trie aujourd’hui près de 54% de ses ordures ménagères, première ville européenne à avoir franchi le seuil des 50%, et se fixe comme objectif d’atteindre les 65% à l’horizon 2020. C’était encore seulement 32% en 2012. Une ville modèle qui donne l’exemple au delà des frontières de la péninsule. Une délégation de l’assesseur à l’environnement de New-York s’est ainsi rendue dans la capitale lombarde pour s’inspirer du « cas Milan. »

Poubelles intelligentes

Poubelles intelligentes qui avertissent quand elles sont pleines, aucune utilisation de sacs plastiques dans les écoles ou encore tri des déchets organiques y compris sur les marchés municipaux. Autant d’éléments qui rendent déjà ou rendront la capitale de la Lombardie encore plus propre. Ainsi, d’ici à 2018, 15.000 poubelles munies d’une puce électronique seront installées et pourront être gérées à distance. Mais la municipalité ne se contente pas de penser au stockage. Son attention se porte surtout sur le recyclage.

Du tri au ramassage jusqu’à la production d’énergie, c’est un véritable système intégré qui est géré par AMSA, l’agence d’entretien de la ville. Six nouveaux sites seront dédiés au verre, au papier, au plastique et aux matières organiques. Un plan de 500 millions d’euros est prévu jusqu’en 2020. Le but étant d’arriver à recycler 100% des déchets en 2030. Un objectif ambitieux mais réalisable. Seulement 0,1% des déchets indifférenciés termine dans une décharge. Le reste est utillisé pour fournir de la chaleur à 20.000 familles, et de l’électricité à 130.000 autres. Si à Rome les ordures sont source de corruption, à Milan elles sont un objet de richesse.