La Californie veut produire de l'énergie à partir des embouteillages

La Californie se lance dans des tests pour récupérer l'énergie produite par les voitures sur les routes et la transformer en électricité. Mais le dispositif a connu de nombreux échecs à l'étranger.
Grégoire Normand
Avant d'être généralisé à toute la Californie, le projet doit subir une phase de tests pendant plusieurs mois

Les routes congestionnées de Californie pourraient devenir des sources d'énergie. La commission de l'énergie en Californie est en train d'investir deux millions de dollars pour savoir si l'énergie produite par la circulation automobile pourrait se transformer en électricité comme le rapporte Associated Press.

Actuellement, la Commission doit choisir une entreprise ou une université pour faire des essais sur des surfaces à petite échelle. L'organisation retenue devra étudier comment des petits cristaux, qui génèrent de l'énergie quand ils sont compressés pourraient produire de l'électricité s'ils sont installés sous l'asphalte.

Les scientifiques savent déjà comment la technologie fonctionne, mais l'administration a besoin de savoir si la mise en place du dispositif à plus grande échelle et la production de cette énergie coûtent trop cher.

Des cristaux de matériaux piézoélectriques

Le principe repose sur la mise en place de cristaux piézoélectriques (*) sous l'asphalte qui récupèrent l'énergie produite par le mouvement de circulation des voitures. Selon la société israélienne Innowattech qui a déjà travaillé sur ce type de projet, un tronçon d'un kilomètre de route électrique pourrait produire jusqu'à 500 killowattheures, soit l'énergie nécessaire à l'alimentation de 600 à 800 maisons. L'une des grandes contraintes du procédé est qu'il nécessite un trafic minimum de 600 voitures par heure.

Une chance pour les énergies renouvelables

Ce dispositif pourrait permettre à l'Etat fédéré d'atteindre son objectif de produire 50% de son électricité à partir des énergies renouvelables. A l'heure qu'il est, la Californie est en passe d'atteindre sa cible de 25% avant la fin de l'année 2016.

Des projets abandonnés

Si l'idée a l'air séduisante sur le papier, la commission en charge d'étudier la technologie a suivi une série de projets à Tokyo, en Italie et Israël et plusieurs ont échoué ou ont été abandonnés. Le plus marquant est le projet pilote mené par la société précitée Innowatech en Israël qui a attiré l'intérêt des médias en 2009. Mais d'après Associated press, elle est en procédure de liquidation. Et le projet n'a pas rencontré le succès escompté selon les autorités israéliennes en charge des transports. La firme Innowatech avait également prévu d'installer sa technologie sur des portions d'autoroutes en Italie mais le projet a été rejeté selon Salini Impregilo, l'entreprise de construction impliquée dans la mise en oeuvre.

L'élu californien et Démocrate Mike Gatto a lancé l'idée en s'inspirant du projet israélien. Gatto avait soumis un projet à l'Assemblée californienne en 2011 et a loué le projet israélien dans plusieurs communiqués de presse. Interrogé par AP, il a déclaré qu'il ne savait pas que "le projet avait apparemment échoué". Il ajoute que la technologie est toujours viable et que "c'était probablement des problèmes de coûts qui étaient présents en Israël mais ne l'étaient pas ici (ndlr : en Californie)."

Pour l'instant, les deux millions de dollars investis vont servir à faire des tests. S'ils se révèlent concluants, la commission accordera un contrat au printemps prochain.

(*) La piézoélectricité est la propriété de certains corps de se polariser électriquement (générer un champ ou un potentiel électrique) sous l'action d'une contrainte mécanique. Ce procédé est employé, par exemple, pour la lecture de disques en vinyle.

Grégoire Normand

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Commentaires 6
à écrit le 28/09/2016 à 9:55
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ça ne vous fait pas un peu penser au travail des prisonniers ? Engendrant la pensée qu'au final plus il y a de mal et mieux c'est parce que plus de profits on peut en dégager. C'est stupide.

à écrit le 27/09/2016 à 21:37
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Ne pas oublier non plus une entreprise française (Charier) et hollandaise qui récupère la chaleur sous la route. Le coût est dérisoire, l'énergie récupérée très importante au final, c'est fiable et durable et offre pas mal d'applications concrètes lo...

à écrit le 27/09/2016 à 16:43
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Je voudrais quand même qu'on m'explique par A+B par quel miracle on produit de l'énergie ex-nihilo. Vive la poudre de perlimpimpin. Tout ce qu'il se passe ici c'est qu'on va faire produire de l'énergie électrique en brûlant de l'essence, ce n'est p...

le 27/09/2016 à 20:02
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personne ne parle d énergie miracle...en plus vu que vous avez compris le principe pourquoi parler de création ex nihilo...? Moi j'accueille à bras ouverts toutes les initiatives, c'est quand plus sympa et moderne de mobiliser les intelligences sur c...

le 28/09/2016 à 0:22
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Pourtant fredouille l'explique très bien, ce système provoque un surplus de consommation d'essence . Il n'y a pas d'économie d'énergie bien au contraire, ce n'est pas un hasard si les projets deja existants ont été abandonnés.

le 28/09/2016 à 10:07
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Dans les descentes, ça ne consomme pas plus.

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