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Sport

Football : pourquoi les prix des transferts vont exploser

Paul Pogba, le joueur qui valait 105 millions d'euros lors de l'été dernier, restera-t-il longtemps le transfert le plus cher du monde? C'est loin d'être certain selon une étude de KPMG qui détaille la logique derrière cette apparente folle inflation des montants déboursés par les clubs phares du football.

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Le transfert de Paul Pogba de la Juventus à Manchester United a coûté 105 millions d'euros, soit 20% des revenus d'exploitation du club en 2014-2015.

Le transfert de Paul Pogba de la Juventus à Manchester United a coûté 105 millions d'euros, soit 20% des revenus d'exploitation du club en 2014-2015.

AFP

Une folie le transfert à 105 millions d'euros de Pogba à Manchester United? Les fans de foot vous répondront par l'affirmative pour un joueur plein de promesse et de talent qui n'a pas encore vraiment confirmé tant en phase finale avec l'équipe de France ou en Ligue des Champions lors de son passage à la Juventus. Mais pour Jean-Luc Leroux, associé de KPMG, responsable du réseau sport derrière le buzz provoqué, "ce n'est pas totalement surréaliste car si les prix flambent, les ressources suivent également". Le cabinet a justement réalisé une étude pour savoir si les prix de transfert connaissent une inflation ces dernières années ou s'ils suivent simplement l'évolution des revenus des plus grands clubs européens.

En réalité le cabinet d'étude montre que le transfert de Paul Pogba ne représente en réalité que 20% des revenus d'exploitation du club lors de la saison 2014-2015. En réalité si on actualise ce ratio avec le résultat 2015-2016 du club (estimé à au moins 530 millions de livres), le transfert de Paul Pogba ne représenterait simplement que 17%. "Les pourcentages par rapport aux moyens des clubs restent globalement constants, note l'associé de KPMG. Ce qu'il faut noter, c’est que les coûts de ces transferts s'étalent généralement dans le temps avec des paiements échelonnés".

Robinho représentait 41% des recettes de Manchester City

Ainsi lorsqu'on regarde l'historique des transferts les plus onéreux de ces 10 dernières années, rare sont les clubs qui ont dépensé plus de 20% de leur revenu d'exploitation pour se payer un joueur frisson capable aussi bien de faire rêver leurs fans que d'accroître leurs parts de marché en merchandising à l'autre bout du globe. Ainsi le Belge Kevin De Bruyne a coûté 16% du ratio prix sur revenu d'exploitation à Manchester City. Les 82 millions d'euros de Gareth Bale au Real Madrid en 2013 ne représente que 20% du même ratio.

Thiago Silva arrivé au PSG en 2012 représente 19%. Cristiano Ronaldo a lui fait monter les enchères avec 23% des revenus du Real Madrid dépensé en 2009 pour s'acquitter des 94 millions d'euros à Manchester United.  Seule légère anomalie: les 43 millions d'euros payé par Manchester City au Real Madrid en 2008 pour Robinho, représentant 41% des recettes du club juste après avoir été racheté par Abu Dhabi United Group en 2008.

Une inflation sans fin des transferts?

Partant du principe que les prix de transfert conservent le ratio de 20% des revenus d'exploitations des clubs de football et que ceux-ci deviennent de plus en plus riche grâce aux nouveaux contrats des droits tv pour la Premier League anglaise, l'inflation des prix de transfert des footballeurs connaîtra-t-elle un terme? "Cette inflation pourrait continuer, analyse Jean-Luc Leroux. Ce que l’on peut observer, c’est que de nouveaux acteurs sont en train d’émerger. Ainsi, les capitaux chinois pourraient, tant dans les clubs européens qu’au sein de leur propre championnat, faire partie intégrante du paysage à court ou moyen terme. Mais les clubs anglais vont continuer à tirer le marché car ils sont souvent propriétaires de leurs stades, disposent d’un bon merchandising et ils vont bénéficier de droits télé très supérieurs aux autres sur la période 2016-2019".

Alors est-ce vraiment du football fiction d'imaginer à l'avenir un Ousmane Dembélé ou un Paul-George Ntep partir vers l'Empire du Milieu pour plus de 100 millions d'euros? "Peut-être que demain, si le championnat chinois continue son développement (encore modeste) ou bien si les capitaux chinois investissent massivement les championnats européens, le cap des 100 Me de transfert pourrait se banaliser imagine l'associé de KPMG. Nous n’en sommes pas encore là".

Surtout quand on sait que la Chine pousse pour avoir sa Coupe du monde de football avec le rachat du Milan AC ou encore d'Auxerre pour acquérir le savoir-faire nécessaire en termes de formation.

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