Achats de votes : Serge Dassault sera entendu par les juges mercredi

Achats de votes : Serge Dassault sera entendu par les juges mercredi

    Une semaine tout juste après la levée de son immunité parlementaire par le bureau du Sénat, Serge Dassault sera entendu mercredi par les juges Serge Tournaire et Guillaume Daïeff, sous le régime de la garde à vue, selon les informations d'Europe 1.

    Compte tenu de l'âge du sénateur de l'Essonne, bientôt 89 ans, les auditions qui devraient durer deux jours auront lieu dans un cadre médicalisé à l'Hotel-Dieu, indique Europe 1. L'avionneur milliardaire pourrait même rentrez chez lui mercredi soir avant de revenir devant les juges jeudi matin.

    Au cours de la garde à vue, une confrontation pourrait être organisée avec Mamadou Kébé, un acteur-clé du dossier. L'homme, un habitant du quartier des Tarterêts à Corbeil et déjà auditionné par les juges, a expliqué avoir reçu plus d'un million d'euros de la part de Serge Dassault pour faciliter son élection, puis celle de son bras droit Jean-Pierre Bechter. Mamadou Kébé a été mis en examen pour appels malveillants, menaces et tentatives d'extorsion de fonds après un dépôt de plainte de l'homme d'affaires.

    Jacques Le Bigre, l'ancien directeur de cabinet de Serge Dassault, accusé d'être «le porteur de valise», a également été convoqué, affirme Europe 1.

    Une somme de 7 millions d'euros

    Dans cette instruction ouverte depuis mars pour achat de votes, corruption, blanchiment et abus de biens sociaux, les magistrats du pôle financier de Paris s'intéressent aux élections municipales organisées en 2008, 2009 et 2010 à Corbeil-Essonnes, remportées par Serge Dassault, puis par son bras droit, Jean-Pierre Bechter. En annulant le scrutin de 2008, le Conseil d'Etat avait tenu pour «établis» des dons d'argent aux électeurs, sans se prononcer sur leur ampleur et bien que des témoins se soient rétractés.

    Dans leur dernier rapport présenté mercredi dernier, une somme de 7 millions d'euros est évoquée, et non plus 3 millions d'euros comme il était question initialement, selon les informations du Parisien. Selon ce document, des carnets ont été retrouvés aux Pinsons, la propriété de l'homme d'affaires à Corbeil, sur lesquels figurent des noms d'habitants et des annotations telles que «payé», «pas payé».

    VIDEO. Le Sénat a levé l'immunité parlementaire de Serge Dassault