Parmi les nouveaux membres du conseil en charge des questions de développement durable pour le compte du Groupe Volkswagen, on trouve un professeur d'économie spécialiste de l'impact du changement climatique qui enseigne à l'Université technique de Berlin. Aux côtés de ce Professeur Ottmar Edenhofer, on trouve Gesche Joost, professeur à l'Université d'Arts de Berlin et spécialiste de l'interface Homme-machine. Il y a aussi Yves Leterme, un politicien belge secrétaire-général de l'Institut international pour la démocratie et ancien Premier Ministre ; il y a aussi Georg Kell, fondateur de l'ONG United Global Compact ; ou bien encore la juriste Gertrude Lübbe-Wolff. Plus surprenant dans cet aréopage au service des intérêts du Groupe Volkswagen est le profil de Margo T. Oge, précédemment Directrice du département des transports de l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA). Soit précisément l'organisme par lequel le scandale des moteurs Diesel truqués s'est fait connaître aux États-Unis, en septembre 2015.
Cependant ce n'est pas le curriculum vitae de cette ex-Dame de l'Administration américaine qui a retenu l'attention de la presse allemande, mais bien celui de l'ancienne commissaire européenne chargée du climat entre 2010 et 2014 et ex-ministre danoise chargée du climat Connie Hedegaard. C'est elle qui, en octobre 2014, exhortait les États-Unis à s'engager sur un objectif ambitieux de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre, sous peine de faire un échec de la conférence sur le climat qui allait se tenir un an plus tard, à Paris.
Volkswagen recrute des politiques, des juristes, des chercheurs pour l'aider à teinter de vert ses activités
Les grands quotidiens croient voir un confit évident entre les convictions politiques et personnelles de telles figures de la lutte contre le réchauffement climatique et les intérêts à courte vue d'un industriel tel que le Groupe Volkswagen, à la réputation ternie par ses pratiques frauduleuses lors des tests d'homologation. Ils soupçonnent le Groupe Volkswagen d'avoir rassemblé en comité ces figures internationales de l'écologie et du dialogue social afin de redorer son image auprès des investisseurs. Et non pour accélérer la réforme de ses pratiques.
Le président du Directoire du Groupe Volkswagen Matthias Müller expliquait en ces termes la formation de ce conseil le 28 septembre : "Les membres de ce tout premier conseil en charge des questions de développement durable offriront leur expertise au Directoire du Groupe Volkswagen et formulerons des recommandations en toute indépendance. Ils nous assisterons dans notre effort d'amélioration du caractère durable de notre développement. Ils joueront un rôle clé dans notre engagement à rendre notre entreprise plus responsable socialement et dans notre volonté de renforcer le dialogue avec nos actionnaires importants."
