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Carte des bureaux de vote de la primaire de la droite : une répartition stratégique

Pour analyser la géographie de cette élection, « Le Monde » s’est procuré la liste des adresses des lieux de vote du scrutin.

Par , et

Publié le 30 septembre 2016 à 06h46, modifié le 27 novembre 2016 à 14h29

Temps de Lecture 4 min.

Depuis six mois, les organisateurs de la primaire de la droite se sont attelés à un travail colossal : la répartition des 10 228 bureaux de vote où les Français désireux de choisir le candidat issu de ses rangs pourront se rendre les 20 et 27 novembre. Vendredi 30 septembre, la haute autorité de ce scrutin met en ligne sur son site un outil qui permet à chaque citoyen de retrouver son isoloir. Afin d’analyser la géographie de cette élection, Le Monde s’est procuré la liste de toutes les adresses des lieux de vote.

Les bureaux de vote à la « primaire de la droite et du centre »

Survolez les départements pour plus d'informations

Le nombre d'électeurs correspond aux personnes inscrites sur les listes électorales dans le département, pour les élections régionales 2015 (pour les élections européennes 2014 pour Mayotte). La Polynésie, la Calédonie, Saint-Pierre-et-Miquelon ainsi que Saint-Barthélémy ne sont pas représentés sur cette cartographie.


Les bureaux affichés sur la carte correspondent au lieu de vote : il est possible que plusieurs bureaux soient présents dans un même lieu.

  • La clé de répartition

Avec 10 228 bureaux, la droite fait aujourd’hui mieux que la primaire du Parti socialiste (PS) et du Parti radical de gauche (PRG) en 2011 (9 425). Pour avoir plus de lieux de vote là où les électeurs de droite sont nombreux, le comité d’organisation du scrutin a mis en place une clé de répartition dès l’été 2015.

Celle-ci repose sur les scores cumulés de Nicolas Sarkozy, de François Bayrou (Mouvement démocrate, MoDem) et de Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) au premier tour de l’élection présidentielle de 2012. Les circonscriptions où ces trois candidats ont eu les meilleurs résultats sont les mieux loties. L’équipe de M. Sarkozy avait tenté de faire plutôt prendre en compte sa performance au second tour, ce qui aurait permis de minorer l’influence des voix centristes. Mais les autres candidats n’ont pas accepté.

Sans surprise, les départements les mieux dotés sont ceux qui cumulent le plus grand nombre de circonscriptions ayant enregistré un fort vote en faveur de la droite et du centre à la présidentielle de 2012 (en haut du palmarès, le Nord, 364 bureaux, Paris, 313, et les Bouches-du-Rhône, 313). Près de la moitié des bureaux – soit 4 706 – se situent ainsi dans quatre régions : les Hauts-de-France, l’Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpe-Côte d’Azur.

Le comité d’organisation a délégué aux comités d’organisation départementaux la mission de dénicher les lieux de vote. Près de 50 % se situent dans des mairies ou dans des écoles, comme lors des élections traditionnelles. A Mulhouse (Haut-Rhin), le Parc Expo en abritera pas moins de vingt et un tandis que des permanences parlementaires sont aussi mises à contribution à Firminy (Loire) ou à Turckheim (Haut-Rhin).

Certains endroits sont payants. La Haute Autorité a, par exemple, dû dépenser plus de 300 000 euros pour les 313 bureaux parisiens. Une fois les salles trouvées, il a fallu répartir les noms de tous les citoyens français en âge de voter – environ 45 millions – en rattachant chacun au bureau le plus proche.

« L’idée est que les gens n’aient jamais à faire plus d’une heure aller-retour en voiture pour voter », résume le député (Les Républicains, LR) des Hauts-de-Seine, Thierry Solère, président du comité d’organisation. Si le maillage urbain est très dense, les zones rurales ne sont pas délaissées. Environ 1 000 bureaux ont été réservés pour venir combler les vides dans les territoires peu denses.

  • L’enjeu de la participation

La droite espère profiter du contexte politique – rejet de François Hollande, primaire avec des personnalités connues – pour attirer plus de monde que la gauche en 2011 (2,66 millions d’électeurs au premier tour, 2,86 millions au second tour).

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Dans ces conditions, l’enjeu est d’éviter les files d’attente constatées lors de l’élection à la présidence de l’UMP entre Jean-François Copé et François Fillon en 2012.

En fonction des départements, entre 3 000 et 5 500 Français sont rattachés en moyenne à chaque bureau de vote. Si l’on se fie aux sondages les plus optimistes, 10 % des Français se disent intéressés par cette primaire, ce qui voudrait dire que les bureaux devront être en capacité d’accueillir entre 300 et 550 personnes dans la journée. Une jauge tout à fait gérable, selon les responsables. « Si l’on a des files d’attente, cela voudra dire que la participation est exceptionnelle », estime M. Solère.

Pour accueillir ce public, le comité d’organisation a déjà choisi les 10 228 présidents des bureaux sur la base du volontariat. Ils seront assistés par un minimum de trois assesseurs et parfois plus. La droite pense pourvoir mettre entre 50 000 et 60 000 bénévoles à contribution. En plus de l’émargement, ils devront faire signer la charte d’adhésion aux valeurs de la droite et du centre et faire payer 2 euros à chaque votant. Un processus plus long que les opérations de vote classique.

  • Les zones de force des candidats

Si l’on projette cette carte électorale de la primaire sur la géographie électorale des dernières élections, les deux principaux candidats, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, ont déjà dans le viseur des zones où ils doivent faire le plein de voix. Le maire de Bordeaux mène une campagne d’ouverture au centre. L’arc atlantique, de la Bretagne – de tradition démocrate-chrétienne –, au Sud-Ouest, sa région et celle de son allié François Bayrou, lui offre sans doute un réservoir important.

Nicolas Sarkozy mène, lui, une campagne identitaire. Il espère reconquérir les électeurs partis au Front national en 2012. Le Nord, l’Est et le Sud-Est de la France sont donc des terres de reconquête. L’ancien président de la République fait d’ailleurs la majorité de ses déplacements dans ces zones. Au-delà de la clarification idéologique, la primaire actera aussi sans doute une séparation géographique entre l’Ouest plus modéré et l’Est plus radicalisé.

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