ETHIOPIE Affrontements entre policiers et manifestants : plusieurs morts

Plusieurs Éthiopiens sont morts ce dimanche dans des affrontements entre la police et des manifestants, lors du traditionnel festival oromo Irreecha.
AFP - 02 oct. 2016 à 18:15 | mis à jour le 02 oct. 2016 à 22:15 - Temps de lecture :
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De grands mouvements de panique ont aggravé la situation. Photo AFP
De grands mouvements de panique ont aggravé la situation. Photo AFP

De nombreux Éthiopiens sont morts ce dimanche au cours d’affrontements entre policiers et manifestants, suivis d’un grand mouvement de panique, au traditionnel festival oromo Irreecha, dans la localité de Bishoftu, au sud d’Addis Abeba.

Au moins 52 morts

Le gouvernement éthiopien a fait état de "pertes en vies humaines", chiffrant le nombre de victimes à 52. L’opposition a elle parlé d’au moins 100 victimes. "Les corps sont en train d’être collectés par le gouvernement, mais ce que j’entends des gens sur place est que le nombre de morts dépasse la centaine", a déclaré Merera Gudina, le président du Congrès du Peuple Oromo (opposition).

Plusieurs dizaines de milliers de personnes s’étaient rassemblées sur les bords du lac Harsadi, sacré pour les Oromo, pour assister à la cérémonie de l’Irreecha qui marque la fin de la saison des pluies.

De nombreux participants brandissaient leurs bras croisés au dessus de la tête, un geste devenu le symbole de la contestation des Oromo face aux autorités éthiopiennes. La cérémonie a dégénéré lorsque des dirigeants oromo affiliés au gouvernement ont été pris à partie par la foule, qui a tenté de prendre d’assaut leur tribune, alors qu’ils s’apprêtaient à prendre la parole.

Une cinquantaine de personnes sont tombées dans un profond fossé

Les manifestants ont lancé des pierres et des bouteilles sur les forces de sécurité, qui ont riposté d’abord à coups de bâton, puis avec des gaz lacrymogènes.

Des corps inanimés sur le sol

Les tirs de gaz lacrymogène ont provoqué un mouvement de panique. Au moins une cinquantaine de personnes sont tombées les unes sur les autres dans un fossé profond de plusieurs mètres à proximité. Entre 15 et 20 corps inanimés gisaient sur le sol. 

Des tirs ont aussi claqué, sans qu’il soit possible de déterminer s’il s’agissait de tirs à balle réelle ou non, et des cartouches de balles en caoutchouc ont également été retrouvées sur place.