Anthrax : 250.000 rennes pourraient être abattus pour éviter une épidémie en Sibérie

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250.000 rennes sont menacés d'être abattus pour éviter une épidémie d'anthrax © JEFF PACHOUD / AFP
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M.R. , modifié à
A cause d'un retour de l'anthrax, 250.000 rennes sont menacés d'être abattus en Sibérie dans les semaines qui viennent.

En août dernier, un garçon de 12 ans est mort de l'anthrax, et des dizaines de personnes ont été hospitalisées par crainte de contagion dans le Grand Nord russe. Par mesure de précaution, plus de 250.000 rennes pourraient être abattus pour éviter que la maladie ne se propage, d'après le Siberian Times.

Une maladie qui a déjà fait des victimes. Les plaines de l'ouest sibérien comptent le plus grand nombre de rennes du monde avec quelque 700.000 individus. Une population qui pourrait bien décroître dans les mois voire les semaines à venir car une épidémie d'Anthrax semble s'être réveillée. La maladie dite "zombie" a ressuscité lorsque les températures anormalement chaudes a décongelés la carcasse d'un renne mort de cette maladie, il y a plusieurs décennies.

La bactérie alors libérée a fait une victime : un enfant de 12 ans appartenant à la tribu des Nenets qui élèvent la majorité de ces troupeaux de rennes. L'état d'urgence avait été décrété dans cette région pendant l'été et 2.350 rennes avaient péris à ce moment-là.

250.000 animaux à abattre. Pour éviter que la "maladie du charbon" ne se propage, les autorités russes proposent une réduction drastique du nombre d'animaux. "La densité du bétail, en particulier dans les zones de toundra qui sont très fragiles, devrait être réglementée. Il est impossible de reproduire les rennes sans limites", a déclaré Nikolai Vlasov, le chef adjoint du service vétérinaire et phytosanitaire fédéral russe. 

Dmitry Kobylkin, le gouverneur de la péninsule sur laquelle vivent les Nenets, a proposé de réduire la population de 250.000 animaux d'ici à la fin de septembre soit deux ou trois mois avant la période traditionnelle d'abattage (entre novembre et décembre). Un coup dur pour les tribus qui élèvent ces animaux. "Un grand nombre de nomades sur les péninsules Yamal et Gydan vont perdre leurs moyens d'existence et les possibilités de maintenir leur mode de vie traditionnel", déplore Olga Murashko, une anthropologiste russe. Une campagne d'abattage pour des raisons sanitaires qui coïncide étrangement dans cette région avec la délivrance rapide de licences pour l'extraction de gaz.