Toulouse : vif émoi devant des inscriptions néonazies et homophobes

Un bâtiment accueillant un centre LGBT, des locaux de campagne de candidats de gauche aux municipales ainsi qu'un cinéma, une université et un cimetière ont été tagués. Une association de défense des homosexuels appelle à manifester le 22 février.
par AFP
publié le 17 février 2014 à 13h23
(mis à jour le 17 février 2014 à 14h37)

Les croix gammées et inscriptions antisémites et homophobes taguées sur plusieurs bâtiments au centre de Toulouse au cours du week-end ont suscité lundi une large condamnation et des appels à en punir les auteurs. Pour Arc-en-Ciel, association de défense des homosexuels en Midi-Pyrénées, ces actes sont «aussi odieux qu'insupportables» et «rappellent les heures les plus noires de notre histoire».

Dans un communiqué publié sur son site, Arc-en ciel dit voir là la manifestation d'un «climat de haine et de violence libéré par les manifestations contre le Mariage pour tous de l'an dernier», et «renvoie chaque responsable politique et religieux à ses responsabilités, particulièrement en cette période de campagne électorale municipale». Arc-en-Ciel appelle à manifester samedi 22 février après-midi à Toulouse et, «face aux risques désormais avérés de danger à l'ordre public», demande l'interdiction des manifestations auxquelles appelle le collectif Jour de colère, les 5 et 6 avril, dans plusieurs villes.

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a assuré que tout était fait pour identifier et juger les auteurs des inscriptions. Le ministre «condamne avec la plus grande fermeté» ces tags, disent ses services dans un communiqué. L'Intérieur parle d'actes «lâches et insoutenables (...) qui ne peuvent que nous révulser» et qui «salissent la ville de Toulouse». Les auteurs ont «délibérément visé les symboles de ce qui fait notre vie en collectivité. Tout est mis en œuvre afin de les identifier et de les interpeller pour qu'ils répondent de ces agissements coupables.»

Le maire, Pierre Cohen, le président de la Région Midi-Pyrénées, Martin Malvy, tous deux socialistes, les candidats écologistes, UMP et UDI aux municipales, le PRG, le syndicat étudiant UNEF ont tous condamné les faits. La gauche et la candidate UDI, Christine de Veyrac, ont exprimé leur inquiétude devant le climat ambiant, à la suite du maire. Depuis quelque temps déjà, celui-ci s'alarme d'un déferlement de haine qui rappellerait les années 30 et menacerait la République : «Il est de notre responsabilité de ne pas laisser s'installer ce climat délétère aux relents des années noires», a-t-il dit après les faits du week-end. Son challengeur UMP aux municipales, Jean-Luc Moudenc, a condamné «avec la plus grande vigueur» les inscriptions. Comme d'autres, il a réclamé la condamnation des auteurs et affirmé la nécessité de protéger les communautés visées.

Un bâtiment accueillant un centre LGBT (lesbiennes, gays, bi- et transsexuels), le local de campagne du candidat du Parti de gauche aux municipales, celui du Front de gauche, un cinéma art et essai, l’entrée de l’Université Toulouse 1 Capitole et un cimetière ont été tagués de croix gammées, de croix celtiques, emblèmes de l’ultra-droite, et d’inscriptions s’en prenant aux Juifs, aux homosexuels ou aux francs-maçons.

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