Jugement attendu sur les tests nucléaires

Actualisé

Îles MarshallJugement attendu sur les tests nucléaires

Cet archipel avait porté plainte contre l'Inde, le Pakistan et le Royaume-Uni. La CIJ décide ce mercredi si elle peut y donner suite.

Essai nucléaire américain sur l'atol de Bikini, aux îles Marshall, en 1946.

Essai nucléaire américain sur l'atol de Bikini, aux îles Marshall, en 1946.

photo: Reuters

La Cour internationale de Justice (CIJ) décidera mercredi si elle peut instruire la plainte des Iles Marshall contre l'Inde, le Pakistan et le Royaume-Uni, à qui elles reprochent de ne pas avoir abandonné «la course» à l'armement nucléaire.

La décision rendue par seize juges déterminera si ce combat à la David et Goliath peut se poursuivre lors d'audiences devant la plus haute instance judiciaire des Nations unies, alors que Majuro tente de jeter une nouvelle lumière sur la menace des armes nucléaires.

Théâtre de nombreux essais nucléaires dans les années 1940 et 1950, les Iles Marshall ont une relation douloureuse avec les armes atomiques et sont l'un des rares pays qui peuvent parler en connaissance de cause de leur impact devant la justice internationale.

Traité de non-prolifération

Initialement, la démarche de cet archipel situé au coeur de l'océan Pacifique en 2014 visait également la Chine, la Corée du Nord, la France, la Russie, les Etats-Unis et Israël, qui n'a toutefois jamais confirmé officiellement détenir l'arme atomique. Mais ces autres plaintes ne peuvent être instruites que si les pays visés donnent leur feu vert.

Le petit Etat les accusait de ne pas avoir respecté le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires de 1968. Ratifié par Londres mais pas par Islamabad ni New Delhi, le TNP oblige les Etats à «poursuivre de bonne foi des négociations sur des mesures relatives au désarmement nucléaire».

Majuro demande que ces trois puissances nucléaires prennent «toutes les mesures nécessaires» pour s'acquitter de ce qu'il estime être leurs obligations au regard du traité.

Les experts estiment que les Marshall sont en train d'élargir la problématique en tentant de donner un souffle nouveau à des pourparlers sur le désarmement nucléaire en panne depuis plus de 20 ans.

67 essais

Mais ceux qui ne sont pas d'accord avec la démarche disent qu'elle détourne l'archipel de son vrai combat, contre Washington, et des revendications des victimes.

Or, si l'affaire pourrait ne pas avoir un impact direct, les habitants de l'archipel «ont peut-être le sentiment qu'il est important d'amener les difficultés en lien avec les armes nucléaires à la connaissance du public», selon Jens Iverson, professeur assistant de droit international public à l'université de Leiden.

«Ils peuvent espérer que le monde devienne un lieu plus sûr», a-t-il déclaré à l'AFP.

Entre 1946 et 1958, 67 armes nucléaires de différentes puissances ont explosé sur les atolls de Bikini et d'Enewetak. La bombe à hydrogène Castle Bravo, en 1954, est considérée comme mille fois plus puissante que la bombe atomique larguée sur Hiroshima en 1945. (nxp/afp)

(NewsXpress)

Ton opinion