Nous nous interrogions hier sur le poids des sympathisants de la gauche dans la primaire de la droite et du centre à partir de trois sondages publiés en septembre. Aujourd’hui, nous vous proposons une analyse similaire agrémentée du sondage Harris paru le 5 octobre, mais pour les sympathisants du FN qui devraient vraisemblablement jouer un rôle important dans l’issue du scrutin. Comme la précédente, cette analyse se base sur des sondages, avec toutes les limites méthodologiques que cela implique (voir encadré en fin d’article).
D’après les sondages (BVA, IFOP, Ipsos, Harris), ils pourraient être entre 260 000 et 595 000 selon les estimations, sur les 2,6 millions à 3,5 millions de votants estimés, soit 10 % à 17 % des votants.
Au premier tour, les sympathisants FN minimisent l’écart Juppé-Sarkozy
Alain Juppé et Nicolas Sarkozy capteraient à eux seuls 62 à 77 % des préférences des partisans de Marine Le Pen. Mais dans la répartition du gâteau, c’est l’ancien président de la République qui s’octroierait la plus grosse part avec 39 à 52 % des intentions de vote (soit entre 12 et 21 % de l’ensemble des bulletins Sarkozy). Entre un cinquième et un quart des voix FN bénéficierait à l’édile de Bordeaux (soit entre 5,6 et 12,6 % du total des votes Juppé).
Finalement, sans les sympathisants du FN, l’issue du premier tour s’en trouverait inchangée, mais Alain Juppé creuserait l’écart avec son rival (de 6,6 à 7,8 points contre les 4 points annoncés par les sondages).
Au second tour, Nicolas Sarkozy n’aurait aucune chance sans les voix FN
Au second tour, Nicolas Sarkozy parviendrait à bénéficier un peu plus des voix des sympathisants FN (55 à 71 % des votes). Le meilleur scénario pour Alain Juppé se trouve dans l’enquête IFOP avec un potentiel de 45 % des voix FN en sa faveur, bien loin des 29 % pronostiqués par BVA (IPSOS plaçant le curseur à mi-chemin avec 37 % des votes).
Les intentions de vote FN pourraient peser de 14,3 à 21,7 % du total des voix en faveur de Nicolas Sarkozy contre 5,7 à 13,4 % de celles d’Alain Juppé.
Sans les voix des sympathisants du Front national, Nicolas Sarkozy serait dans tous les cas battu au second tour de la primaire avec un delta pouvant aller de 3 à 20 points avec son rival.
Cette situation le distingue nettement d’Alain Juppé, accusé de profiter des voix des sympathisants de la gauche, mais qui conserve des chances de l’emporter quand bien même ces derniers ne prendraient pas part au vote.
Comme hier, nous tenons à préciser que ces données, émanant de sondages présentés comme un reflet de l’« état de l’opinion à l’instant de [leur] réalisation et non pas une prédiction » (Ipsos), n’ont d’autre prétention que d’évaluer le poids des sympathisants du FN dans la primaire de la droite et du centre.
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