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Le film "La Conquête" inspire Valls

Manuel Valls dans une prison factice utilisée pour l'entraînement, à Agen, jeudi.
Manuel Valls dans une prison factice utilisée pour l'entraînement, à Agen, jeudi. © GEORGES GOBET / AFP
Bruno Jeudy, envoyé spécial à Agen , Mis à jour le

Le Premier ministre joue la carte de loyauté vis-à-vis de François Hollande. Cela ne l’empêche pas de regarder comment son prédécesseur a gagné en 2007.

Manuel Valls a revu le film «La Conquête», qui retraçait les années précédant l'élection de Nicolas Sarkozy. «C’était le très bon Sarko de 2007 et pas seulement parce que Denis Podalydès est excellent dans son interprétation, glisse-t-il mi-sérieux, mi-ironique. C’était déjà dur en 2012. Là, c’est encore plus dur aujourd’hui!» Dans l’avion qui l’emmène à Agen jeudi 6 octobre, le Premier ministre ne cache pas son admiration pour le Sarkozy conquérant mais il s’interroge aussi à haute voix sur celui de 2016, à la peine dans la primaire : «C’est quand même curieux tous ces sondages. Il y a du monde dans ses réunions, son livre marche bien et il donne le tempo depuis son entrée en campagne. Et pourtant, c’est Juppé qui est en tête!» Manuel Valls est dubitatif. Tout comme François Hollande et ses lieutenants qui parient depuis le début sur une victoire de l’ancien président.

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Fort de son expérience d’ancien candidat à la primaire socialiste, Manuel Valls ne croit pas que les débats d’avant le premier tour bouleverseront les choses. «Il faudra attendre celui de l’entre deux tours», commente-t-il. Un brin décontenancé, l’ancien maire d’Evry s’attend pourtant à des «surprises dans cette primaire comme dans les autres». Se prépare-t-il lui-même à être candidat en cas de forfait de François Hollande? Manuel Valls se tait et voit rouge quand il découvre à la mi-journée l’article du «Monde» qui lui prête cette intention : «On est soit traître, soit loyal!» Dans son esprit, Valls se vit pas autrement que «loyal» et il entend bien en faire la démonstration. D’autant plus que le président n’hésite pas, selon lui, sur sa candidature.

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D’humeur badine, le chef du gouvernement est accompagné dans son périple en Lot-et-Garone du garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas, un de ses proches, et du jeune et prometteur secrétaire d’Etat Matthias Fekl, élu de Marmande et donc régional de l’étape. Un Matthias Fekl partisan d'une réforme de la Vème République et qui a droit dans l’avion à un petit commentaire ironique après la création de son club politique baptisé «Movida» : «Toi, tu n’as pas fait le voyage pour rien comme disait Thierry Rolland. C’est quoi ces conneries sur les institutions?».

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Haka polynésien 

Devant les élèves de l’Ecole nationale de l’administration pénitentiaire, le Premier ministre confirme la construction de 33 prisons et la création de 1255 postes dès 2017. Il détaille la liste des neuf agglomérations retenues pour accueillir les établissements prioritaires (centrales et maisons d’arrêt). Après avoir assisté à des exercices de neutralisation de détenus, il a assisté à un étonnant Haka polynésien dansé par une cinquantaine d’élèves originaires de Tahiti. Et achevé sa visite par l’inévitable séance de selfies.

Des élèves de l'Ecole nationale de l'administration pénitentiaire en plein haka pour Manuel Valls, jeudi.
Des élèves de l'Ecole nationale de l'administration pénitentiaire en plein haka pour Manuel Valls, jeudi. © GEORGES GOBET / AFP

Après l’étape d’Agen, le Premier ministre a prolongé son déplacement jusqu’à Marmande et Roquefort : inauguration du nouveau palais de Justice, visite de l’entreprise MGP, un sous-traitant aéronautique, et petit bain de foule, avec à la clé un accueil poli et même sympathique. Depuis le début du mois de septembre, Manuel Valls a recommencé son tour de France. Son agenda des derniers jours est intéressant : Montargis, Nemours, Reims, le salon de l’auto à Paris , Nantes, Concarneau, l’île de Groix, Agen, Marmande… Les déplacements sont également un peu plus longs : entre une et deux journées à chaque fois. Rien à voir avec ceux de François Hollande qui n’ont de déplacement que le nom. Le chef de l’Etat reste une à deux heures sur place… sans voir personne. Moins crispé que ces derniers mois, Manuel Valls sillonne à nouveau les routes après la période de quasi-empêchement avec les manifs contre la loi El Khomri. Il n’est pas en campagne, bien sûr. Mais cela ne l’empêche de se tester sur le terrain.

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