Seulement 20 % des Français souhaitent l’abandon du nucléaire
EXCLUSIF + DOCUMENT et VIDEO - Selon un sondage Elabe pour «Les Echos», un Français sur deux souhaite abaisser à 50 % la part d'électricité d'origine nucléaire.
Par Joël Cossardeaux
A en juger l’opinion des Français, l’exécutif, qui a fait voter en juillet 2015 une loi visant à faire passer de 75 % à 50 % en 2050 la part du nucléaire dans la production électrique, est à moitié dans le vrai. Un Français sur deux le suit sur ce choix, selon un sondage Elabe pour « Les Echos », Radio Classique et l’Institut Montaigne. Les plus jeunes (de 18 à 34 ans) adhèrent à une nette majorité (jusqu’à 60 % chez les 18-24 ans) à l’engagement du candidat Hollande à la présidentielle de 2012.
C’est un peu moins vrai chez les sympathisants de gauche, qui sont 52 % à partager cet objectif. La raison ? Les sympathisants d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) lui préfèrent de très loin (à 57 %) l’abandon du nucléaire. Cette option est très minoritaire dans le reste de l’opinion, surtout chez les sympathisants de droite (9 %), partisans du statu quo (75 % de part du nucléaire). Au final, seulement 20 % des Français sont sur cette ligne.
Ni propre, ni sûre, ni porteuse d’avenir
Si l’énergie nucléaire est loin d’être mise à l’encan c’est que, dans leur esprit, elle n’a pas démérité. Si une claire majorité des sondés ne la considère ni propre (62 %), ni sûre (55 %), ni porteuse d'avenir (55 %), ils la parent de certaines vertus. L’atome est d’abord jugé bon marché pour près de deux Français sur trois (61 %), réputation dont il n’est plus vraiment à la hauteur. Surtout, cette source d’énergie est perçue comme le garant de l’indépendance énergétique du pays. Huit Français sur dix sont de cet avis et près d’un sur trois le pense très fort, surtout les âgés (92 % des plus de 65 ans).
Un argument dont la portée faiblit, seulement 12 % des Français considérant comme une priorité la rénovation et la construction de centrales nucléaires. En revanche, il paraît plaider nettement en faveur des énergies renouvelables, encore moins susceptibles de creuser le déficit commercial. Pour 63 % des Français, leur développement doit être la priorité énergétique du pays.
VIDEO L’analyse d’Yves-Marie Cann (Elabe)
POUR EN SAVOIR PLUS :
DOCUMENT L'intégralité des résultats du sondage