Calcul du surpoids : l'IMC ne reflète pas les risques pour la santé

Des spécialistes se prononcent en faveur de concepts permettant une prise en charge plus personnalisée que l'indice de masse corporelle.

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Les graisses placées sur les hanches n'ont pas les mêmes conséquences délétères que les graisses abdominales.
Les graisses placées sur les hanches n'ont pas les mêmes conséquences délétères que les graisses abdominales. © SIPA

Temps de lecture : 2 min

Créé au départ pour effectuer des statistiques, l'indice de masse corporelle (ou IMC, calculé en divisant le poids en kilo par le carré de la taille en mètre) a été adopté par l'OMS en 1997. Il permet d'évaluer la corpulence des adultes et d'indiquer, de façon globale, les éventuels risques de maladie métabolique (excès de cholestérol, diabète, hypertension artérielle...) ou de dénutrition liée à une trop grande maigreur. Mais à l'occasion des dernières Journées annuelles Benjamin Delessert (réunions consacrées à l'alimentation, à la nutrition et à la diététique), des médecins, des chercheurs et des associations d'obèses ont plaidé en faveur de nouveaux concepts qui permettraient une prise en charge plus personnalisée des patients.

"L'IMC est un indicateur du statut nutritionnel qui présente des limites : il ne prend pas en compte différents paramètres tels que l'ethnie (un Asiatique est, par exemple, obèse avec un IMC à 27, alors qu'un Européen est considéré comme étant seulement en surpoids avec le même indice), le sexe et la répartition de la masse grasse", a expliqué le docteur Emmanuel Disse, du service d'endocrinologie et des maladies de la nutrition au centre hospitalier Lyon-Sud. L'IMC est donc, selon lui et bon nombre de ses confrères, un marqueur insuffisant du risque associé à l'excès de masse grasse.

Un indice pas assez précis

La raison est simple : il ne donne pas d'informations sur la répartition de la graisse dans l'organisme. En d'autres termes, une personne peut avoir un IMC normal (entre 20 et 25), mais un amas graisseux mal situé, ce qui l'expose à un risque de diabète ou de maladie cardio-vasculaire. "Les graisses placées sur les hanches n'ont pas les mêmes conséquences que les graisses abdominales ou celles qui se trouvent autour de certains organes vitaux comme le coeur, le pancréas ou le foie", a rappelé la professeur Anne Dutour-Meyer, chef du service d'endocrinologie, nutrition et maladies métaboliques de l'hôpital Nord à Marseille. Appelées "graisses ectopiques", ces dernières sont les plus délétères. Cela explique pourquoi les personnes ayant un IMC normal mais beaucoup de ventre (forme androïde) ont en général plus de risques de maladie métabolique que les obèses avec des graisses situées sur les hanches (forme gynoïde ou "poire").

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Commentaires (10)

  • logatetu

    Au diable les normes, les sondages et les formules, pas 2 individus sont identiques ! L'obésité vient surtout des gènes et des traditions gastronomiques, mais le harcèlement moral avec mise au placard, peut entraîner l'obésité, après dépression et psychotropes !
    Mes grands pères et grand mères, nés entre 1890 et 1900, ont fait 2 régimes de 1914 à 1918, puis de 1939 à 1945, et sont morts à 83, 84, 85 et 94, avec une forte obésité, sans jamais avoir été culpabilisés !
    Par contre, aujourd'hui, un vieux chenoque, de 69 balais, qui ne peut plus faire la moindre activité physique à cause d'une arthrose généralisée et qui doit se priver d'aliments gras, salés et sucrés et d'alcool, avec une grande frustration, peut avoir le même IMC de 36 (107 kgs pour 1, 73 ml), que le pilier gauche de l’équipe de FRANCE de rugby, contre les Gallois, vendredi prochain, 21/02/2014 !
    Le pilier champion sportif professionnel, a des graisses bien réparties mais surtout beaucoup de muscles, tandis que le vieux chenoque, n'a presque plus de muscles ni de graisses sur les membres, mais un bide énorme, et en a marre des leçons de morale !

  • Chameau sans bosse

    Désolé de vous contredire, mais j'ai eu affaire, il y a 25 ans à 1 médecin expert des assurances, qui préconisait à son client, c'est à dire ma banque de m’affubler d'un risque décès x 2 à cause d'un IMC supérieur à 35 à l'époque.
    Une contre expertise, avait conclu au même résultat en dépit d'autres paramètres qui ne permettaient pas le doute.
    A 65 ans, je ne prends aucun médicament, je suis toujours très lourd en dépit d'une fonte musculaire, toujours en tous cas dehors des clous pour le tableau IMC, ma tension prise il y a 2 heures m'indiquait 123/79 pour 52 pulsations minute de mon cœur, j'écris souvent et prend l'air aux commandes mon petit avion sportif dès que les conditions météorologiques me le permettent. Ceci juste pour vous dire, que le funeste destin de mourir jeune et/ou de finir impotent que me prévoyaient quasiment tous les médecins dès l'âge de 30 ans, m'incite à me méfier terriblement dune médecine trop livresque qui conduit à une standardisation du diagnostic et de la prescription médicamenteuse quasi obligatoire. Face à cet état de fait récurent, pour tous ceux que l'on appelle " les gros", j'oppose par instinct le fameux “Connais-toi toi-même”, inscrit sur le fronton du temple païen de Delphes.

  • MayDay

    ... Des médecins qui s'amusent à regarder votre poids sur un dossier et à vous dire qu'il faudrait peut-être perdre du poids. On me l'a dit il n'y a pas si longtemps. Ce "médecin" a comparé et m'a dit que j'avais pris 3 kilos en 1 an et qu'il faudrait peut-être faire attention... Or j'ai pris ces 3 kilos non pas de graisse, mais de muscles, car j'ai repris le sport intensif 3 fois par semaine entre-temps ! Alors oui étant de corpulence naturellement forte (épaules larges, os larges) je frisais la limite fatale de l'imc "surpoids". Je lui ai donc suggéré d'arrêter le sport pour reprendre mon gras, moins lourd que mes muscles : vous me croirez ou pas, elle n'a pas aimé du tout !