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Le pilotage automatique du Model S de Tesla «dangereux» selon un rapport

Le Model S de Tesla au Salon de l'Automobile. © Ints Kalnins / Reuters/REUTERS

Un rapport interne du ministère des Transports allemand révélé par l'hebdomadaire Der Spiegel pointe les défaillance de ce système qui a provoqué la mort d'un conducteur américain en mai.

Nouvelle mise en cause pour la fonction de pilotage automatique du Model S de Tesla. Selon un rapport interne au ministère des Transports allemand, celui-ci représente rien de moins qu'un «danger considérable pour la circulation», rapporte l'hebdomadaire allemand Der Spiegel. Après avoir effectué des tests, les services du ministère jugent le système, responsable de la mort d'un conducteur en Floride en mai, défaillant à plusieurs titres.

Ils pointent notamment du doigt le fait que le conducteur ne soit pas prévenu par le système de pilotage lorsque le véhicule se retrouve dans une situation qu‘il ne peut pas régler. Parmi d'autres problèmes, ils pointent du doigt les capteurs de la voiture, qui n'ont pas une distance de détection suffisante lors des manoeuvres de dépassement, ou encore le système de freinage d'urgence, qui ne fonctionne pas de manière satisfaisante.

Le ministre des Transports, Alexander Dobrindt, n'a pas pour autant retiré le Model S de la circulation. Le gouvernement allemand est en effet actuellement en train de vérifier la fonction de pilotage automatique de Tesla et n'est pas encore parvenu à une conclusion définitve. En Allemagne, l'utilisation de la fonction de pilotage automatique n'est de toute façon autorisée qu'à condition que le conducteur contrôle malgré tout constamment son véhicule.

Les Etats-Unis vont de leur côté demander à tous les constructeurs de voitures autonomes de partager les données dont ils disposent sur leur technologie de pilotage automatique, avant de procéder à des tests en situation réelle. L'Exécutif y estime que la technologie autonome pourrait permettre de sauver des vies sur les routes. 94% des accidents sont en effet dûs à une erreur humaine.

«Assistance à la conduite»

Le pilotage automatique du Model S de Tesla est mis en cause depuis la mort d'un conducteur en Floride le 7 mai, à la suite d'une collision avec un camion que le logiciel a été incapable de détecter. Depuis, la marque de luxe a annoncé une modification de son système, qui se base désormais davantage sur les radars. Cette mise à jour lui permet d'être performant malgré de mauvaises conditions climatiques, comme lors de la mort du conducteur américain. Elon Musk, le PDG de Tesla, a expliqué que ce nouveau système aurait «très probablement» permis au conducteur de survivre.

Tesla se défend par ailleurs des accusations dont il fait l'objet en rappelant que son système de pilotage automatique ne saurait exonérer le conducteur d'être attentif. Dans un communiqué, la marque a à nouveau rappelé que le groupe a «toujours été clair avec [ses] clients sur le fait qu'Autopilot est un système d'assistance à la conduite exigeant de la part du conducteur une attention de tous les instants».

L'incident survenu aux Etats-Unis n'a d'ailleurs pas nui aux ventes de la marques ces derniers mois. Au troisième trimestre, Tesla a enregistré un bond de ses ventes de 70% par rapport au trimestre précédent, à 24.500 véhicules vendus, dont 15.800 Model S. Tesla figure par ailleurs désormais parmi les marques les plus valorisées de la planète, à la 100e place, selon le classement réalisé par Interbrand. En Allemagne, c'est même Tesla qui a enregistré en septembre la plus forte croissance du marché, avec une hausse des ventes de 184%.

Le pilotage automatique du Model S de Tesla «dangereux» selon un rapport

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117 commentaires
  • AF86

    le

    Même dans les train le conducteur pourtant assuré de ne pas rencontrer d'obstacles, garde par "l'homme mort" une vigilance permanente, on aurait tout pu tout rendre autonome, comme dans certains métros, mais à 320 km/h c'est toujours l'humain qui a le dernier mot. Voiture autonome, adjectif inapproprié, surtout que le conducteur ne s'imagine en situation de ne pas veiller, mais ne va t-il pas à force en perdre le réflexe, il devra être autant vigilant. Au quel cas, des assistances à la conduite sont concevable mais surtout ne pas faire des autos réputées autonomes jusqu'au moment, par habitude, son conducteur sera déshabitué de sa conduite, et que ce sera le drame. Et il y a un parc de 40 millions de véhicules, 3300 morts par an. Voiture autonome pourra t-elle soutenir la comparaison, en toutes circonstances, chaque jour.

  • Guy Gnole

    le

    À tous ceux qui critiquent les voitures autonomes, je conseillerai de ne plus jamais prendre l'avion vu que depuis au moins 20 ans ils sont pilotés par des ordinateurs dans la plupart des situations, et surtout les plus délicates, décollage et atterrissage. D'ailleurs les concepteurs de ces auto-nomes s'inspirent de la technologie déjà existante en aéronautique.
    Le programme est plutôt clair chez les constructeurs et les autorités publiques: d'ici environ 2025, TOUTES les voitures vendues neuves seront autonomes. On n'y coupera pas et c'est tant mieux quand on voit certains comportements sur route.

  • GOB1985

    le

    Ils commencent à avoir peur les actionnaires des groupes automobiles allemands?
    Encore un fait des lobbying qui entrave l'avancée technologique qui profiterait à tout le monde.

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