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Critique

La splendeur simple de Norah Jones

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Par Laurent Guez

Publié le 7 oct. 2016 à 01:01

Musique La chanteuse s'est remise au piano. Elle a renoué avec le jazz, un jazz «easy» mais authentique, imprégné de blues et de folk. Surtout, elle a réactivé sa machine à charmer, voire à subjuguer. À 37 ans, et quatorze ans après «Come away with me», son premier opus qui a fait d'elle l'une des plus grandes «vendeuses» d'albums jazz de tous les temps (plus de 25 millions), Norah Jones sort ce vendredi 7 octobre «Day Breaks», une splendeur simple. L'album peut s'écouter à deux, lumière éteinte, dans la chambre d'un grand hôtel, seul au casque dans une voiture de TGV ou en poussant son chariot dans les rayons d'un Monoprix. Que Norah n'en prenne pas ombrage: sa faculté d'embellir tous les moments de vie, des plus romantiques aux plus ordinaires, est un don de Dieu. Ou peut-être de ses parents, Sue Jones, productrice de concerts, et Ravi Shankar, immense musicien indien disparu en 2012. La grâce hypnotique du visage de Norah modifie-t-elle sournoisement notre perception de sa musique? Pas impossible. Mais quels qu'en soient les ressorts, l'émotion est au rendez-vous. Norah Jones surclasse les autres voix du jazz du moment. «Day Breaks» est composé de douze chansons épurées. Des mélodies qui coulent de source enchantée. S'il fallait y déceler un futur tube, on citerait bien sûr Day Breaks, interprétée en voix de tête et qui donne son titre à l'album, Carry On, le single dévoilé en avant-première, mais aussi Tragedy, au refrain entêtant, mélancolique... et gai.

Wayne Shorter le magnifique

Pour accoucher de ce nouvel album, né quelques semaines après son deuxième enfant, Norah Jones a pesé chaque mot et chaque note. Elle s'est entourée de musiciens éblouissants. Une section rythmique assure les fondations: Brian Blade à la batterie, qu'elle adule depuis ses années de lycée, et le contrebassiste Chris Thomas - un musicien solide et subtil dont il faut guetter les concerts, puisqu'il vit désormais à Paris. Ils sont complétés par quelques invités exceptionnels, notamment Dr Lonnie Smith à l'orgue et surtout l'immense Wayne Shorter, 83 ans, dont il faut savourer les solos, au sax soprano, sur Peace et sur Fleurette africaine. Sa présence aux côtés de Norah Jones est un événement, et prouve que la jeune et jolie chanteuse n'est pas qu'une jeune et jolie chanteuse. «Je n'aurais jamais imaginé qu'un jour Wayne Shorter jouerait avec moi, dit-elle. Non qu'une telle idée soit incongrue. Il peut tout jouer. C'est un musicien et un être humain magnifique.» L'ex-membre des Jazz Messengers d'Art Blakey succéda dans le quintet de Miles Davis à John Coltrane. Ce dernier, pour l'anecdote, adulait tellement Ravi Shankar qu'il a donné son prénom à son propre fils et héritier musical, Ravi Coltrane.

L. G.

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