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Italie

Les Italiens nombreux à quitter le «Bel Paese» pour des horizons plus propices

En 2015, 107 000 Italiens, dont 40 000 âgés de moins de 35 ans, se sont expatriés. Un chiffre qui représente une augmentation de 6 % par rapport à 2014. La plupart de ces émigrants du 3e millénaire ne quittent pas leur pays simplement pour aller étudier à l’étranger, ou pour acquérir de nouvelles expériences, mais pour construire leur vie ailleurs. Sachant que l’Italie enregistre un taux de natalité parmi les plus bas au monde, et un pourcentage de retraités de plus de 65 ans parmi les plus élevés en Europe, ce phénomène apparait d’autant plus inquiétant pour l’avenir même du pays.

Au premier plan, la synagogue de Rome en face de Saint-Pierre de Rome.
Au premier plan, la synagogue de Rome en face de Saint-Pierre de Rome. AFP / Filippo Monteforte
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De notre correspondante à Rome,

Si l’on en juge ces chiffres, construire sa vie en Italie devient de plus en plus difficile, surtout pour les jeunes. Les moins de 35 ans semblent avoir perdu confiance dans les perspectives d’avenir professionnel que peut leur offrir leur pays. Parmi ceux qui sont partis à l’étranger en 2015, plus d’un tiers est âgé de 18 à 34 ans. Ce qui représente une véritable « fuite forcée des cerveaux », comme le déplore le président de la République Sergio Matarella.

Selon le rapport annuel de l’association Migrantes, on dénombre deux fois plus d’Italiens expatriés qu’en 2006, soit un peu plus de 5 millions de personnes. Autrement dit : un Italien sur douze ne vit plus dans son pays. Les jeunes tentent leur chance avant tout en Allemagne, pays suivi de la Suisse, de la France et du Royaume-Uni, même après le « Brexit ». Alors pourquoi autant de départs sans retour ? Parce que la crise perdure, parce que les opportunités d’emploi, pour les hauts diplômés, sont trop restreintes.

Même plus vraiment une question Nord-Sud en Italie

En Italie, le taux de chômage des jeunes demeure l'un des plus élevés de la zone euro (39 %). Et les salaires sont peu attrayants. On peut citer l’exemple d’un ingénieur, dont le salaire annuel est de 38 500 euros en Italie contre 48 500, en moyenne, à ancienneté égale, dans un autre pays européen. Les nouveaux émigrants mentionnent aussi les politiques sociales, qui ne sont pas à la hauteur de la sixième puissance économique mondiale. Et cette raison vaut désormais autant pour ceux des régions du Nord que pour ceux des régions défavorisées du Sud.

Il faut aussi mentionner le cas des retraités, toujours plus nombreux à se transférer dans des pays comme la Pologne, la Roumanie ou encore la Bulgarie, qui leur permettent de vivre plus décemment, en raison du coût de la vie et des impôts, bien moins élevés qu’en Italie. Face à une telle situation, il serait ainsi tentant pour les experts de considérer que le nombre croissant de demandeurs d’asile en Italie peut favoriser une revitalisation du pays. En 2015, l’Italie a accueilli environ 150 000 migrants.

Le vide laissé par la fuite des cerveaux ne peut être comblé

Problème : en dépit de la fermeture des frontières, un grand nombre de ces personnes ne souhaitent pas reconstruire leur vie en Italie, même si le ministère de l'Intérieur a enregistré en 2015 32 % de demandes en plus par rapport à 2014, soit 84 000. Par ailleurs, les adultes demandeurs d’asile proviennent en majorité de pays africains, Nigeria en tête, et du Pakistan. Or, la plupart d’entre eux n’ont pas un niveau d’études élevé. Donc, le vide créé par la fuite des cerveaux italiens ne peut être comblé.

Cela dit, il faut souligner que les immigrés en situation régulière sont une ressource économique pour l’Italie. Sur les 5 millions de ces immigrés que compte le pays, près de la moitié sont des adultes qui travaillent et dont les cotisations sociales permettent de financer les retraites de 600 000 Italiens, selon les chiffres issus des statistiques les plus récentes de l’Institut national de prévoyance sociale (INPS).

→ À relire : En Italie, une campagne pour la natalité fait polémique

Camp d'accueil de la Croix rouge en Italie, près de Vintimille, le 3 octobre 2016. En 2015, l’Italie a accueilli environ 150. 000 migrants.
Camp d'accueil de la Croix rouge en Italie, près de Vintimille, le 3 octobre 2016. En 2015, l’Italie a accueilli environ 150. 000 migrants. REUTERS/Eric Gaillard

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