Si l’on s’interroge sur le sexe des anges, qu’en est-il de celui du pape ? A-t-il subi une transformation indicible depuis qu’il est caché sous une chasuble et des ornements sacerdotaux ? Il est fort à parier que compte tenu des finances du Vatican, les bijoux de famille du souverain pontife n’aient subi aucun rétrécissement indésirable.
Mais l’accoutrement papal donne-t-il le droit à son propriétaire d’invectiver de la sorte les manuels scolaires français et les enseignants ? N’en déplaise à son auguste personne, depuis 1905, l’église et l’état ont convolé en juste divorce et fête cette année leur 111 ans de séparation.
Malgré une longue et sérieuse rupture, les deux protagonistes n’en finissent pas de se faire à nouveau les yeux doux. Pour répondre à un nouveau besoin de spiritualité diront les uns, pour répondre à une crise identitaire aussi profonde que notoire diront les autres. Mais si la religion, à l’instar du sexe de certains religieux catholiques, ne cesse de croitre dans notre paysage, doit-elle aller jusqu’à mettre en doute l’enseignement public et laïc ?
La théorie du genre ne pousse pas nos enfants à changer de sexe ! Elle donne la chance aux filles et aux garçons d’imaginer un monde égalitaire, sans se heurter ni à des préjugés dégradants ni à des attentes inconsidérées.
Mais que le pape se rassure ! A la sortie de l’école, bon nombre d’enseignants continuent à dire que « c’est l’heure des mamans ». A Noël, les papas continuent souvent à avoir leur porte-clés tandis que les mamans auront à abhorrer ce célèbre collier de nouilles confectionné par leur chérubin. Les progrès à faire sont hélas incommensurables, même au sein de l’éducation nationale !
Le pape peut donc dormir tranquille et continuer à sonner l’angélus avec ses attributs cachés sous sa bure. Mais de grâce, qu’il cesse de nous casser les burnes !