Publicité

Le passage du CDD au CDI devient de plus en plus difficile

+ DOCUMENT - Une étude de France Stratégie publiée ce lundi, met en lumière un marché du travail qui fonctionne de plus en plus « à deux vitesses ».

Par Alain Ruello

Publié le 10 oct. 2016 à 12:56

Au moment où gouvernement, Medef et syndicats s’interrogent sur la suite à donner à la convention Unédic, une étude publiée ce lundi par France Stratégie, un organisme rattaché à Matignon, apporte un éclairage intéressant sur les transitions professionnelles. Et notamment sur l’importance qu’ont pris les contrats à durée limitée - au cœur du débat sur les déficits du régime de l’assurance-chômage - dans les transitions de l’emploi vers le chômage.

Lire aussi :

>

De cette étude, il ressort que des statuts d’emplois qui « amènent » au chômage, les contrats à durée limitée - intérim, CDD, en particulier CDD d’usages dans certains secteurs - jouent un rôle de plus en plus important. Comparativement aux autres salariés, les salariés en CDI présentent un risque de transition très faible : leur probabilité de perdre leur emploi l’année suivante est de l’ordre de 2 %, contre 13 % pour un titulaire de CDD, et 22 % en intérim. Et cet écart a tendance à s’accentuer si l’on en juge par les chiffres de France Stratégie qui compare les périodes 2003-2008 et 2008-2014.

Allers-retours entre emploi et chômage

Publicité

En clair, les allers-retours entre emploi et chômage sont de plus en plus fréquents depuis la crise, car les contrats à durée limitée constituent des variables d’ajustement : même s’il faut différencier domaine professionnel par domaine professionnel, ils sont de plus nombreux, de plus en plus court et la part des réembauches, c’est-à-dire des embauches récurrentes chez le même employeur, explose.

Cette tendance lourde, également mise en avant par l’Unédic, est significative selon France Stratégie un marché du travail qui fonctionne de plus en plus « à deux vitesses », quand bien même le CDI restent le type de contrat hyper majoritaire et que sa part chez les actifs - à 85,5 % - reste stable depuis les début des années 2000. « Une partie des actifs se trouve en situation d’instabilité récurrente, aux premiers rangs desquels les jeunes et les moins qualifiés », souligne l’étude.

Statut de non-salarié

Dans ce contexte, les chances d’obtenir un CDI (y compris dans la fonction publique) à l’horizon d’un an s’amenuisent et « restent plus faibles pour un chômeur que pour un salarié en CDD ou en mission d’intérim ». Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 1982, le taux de conversion des CDD en CDI au bout d’un an était de un sur deux. Il était de un sur quatre entre 2003 et 2008. Pour baisser à un sur cinq depuis la crise.

Conséquence, d’avantage de demandeurs d’emplois choisissent le statut de non-salarié, même si la majorité des emplois qu’ils retrouvent (pour ceux qui en retrouvent) restent à durée limitée et le plus souvent à temps partiel.

POUR EN SAVOIR PLUS :

DOCUMENT L’intégralité de l’étude

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

qfkr8v3-O.jpg

La baisse de la natalité est-elle vraiment un problème ?

Publicité