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Notre-Dame-des-Landes: l'évacuation «se fera cet automne» répond Valls à Royal

Manuel Valls et Ségolène Royal. JIM WATSON, THOMAS SAMSON/AFP

Le premier ministre a recadré, ce mardi, la ministre de l'Environnement qui avait estimé, la veille, que le projet d'aéroport souffrait, depuis le début, d'un «déni de démocratie».

L'évacuation des occupants du site de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) est «pour cet automne», maintient Manuel Valls, mardi, dans le quotidien Ouest-France. «Ça se fera. Il ne peut pas y avoir d'autre voie.»

«La DUP (déclaration d'utilité publique) dure jusqu'en janvier 2018. Les grands travaux d'aménagement de l'aéroport, c'est à partir de 2018. Avant, il faut que les travaux de défrichement aient été lancés. Engager des travaux nécessite des moyens, des forces mobiles pour tenir ensuite le terrain et protéger Nantes et Rennes. Si ça ne se fait pas avant mars 2017, ça ne se fera jamais», précise le chef du gouvernement.

Manuel Valls rappelle que «les habitants de Loire-Atlantique ont voté en toute connaissance de cause, en nombre et ils ont voté pour. Tous ceux qui ont voté savaient parfaitement sur quoi ils s'exprimaient, sur la nature du projet. Il y a eu des débats, cette consultation a été très claire. Le oui l'a emporté.»

Une manière, pour le premier ministre, de recadrer la ministre de l'Environnement Ségolène Royal qui, lundi soir sur i-Télé, s'était déclarée défavorable «à l'évacuation par la violence de la ZAD (zone à défendre). Ça se passerait très mal et ça serait là aussi des violences et des affrontements tout à fait inutiles», avait-elle déclaré, évoquant un «déni de démocratie» dans le dossier.

Des propos «totalement inadmissibles»

Les déclarations de Ségolène Royal ont créé une nouvelle «cacophonie» dans ce dossier alors qu'un rassemblement des opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes réunissait, ce week-end, 12.800 à 40.000 personnes selon les sources. Ses «propos totalement inadmissibles» ont provoqué une «grosse colère» des 22 collectivités locales engagées financièrement dans le projet. Le Syndicat mixte aéroportuaire du Grand Ouest, qui fédère les 22 collectivités favorables au transfert, voit là une opposition de Ségolène Royal «à l'application des décisions de justice au mépris de tous les principes démocratiques».

Le syndicat rappelle qu'il y a eu «un débat public, une enquête publique, une déclaration d'utilité publique, une commission du dialogue en 2012, 34 votes favorables du Ceser Pays de la Loire, le soutien de 3 Présidents de la République, 6 premiers ministres et 22 collectivités locales, quelles que soient les alternances politiques» et «un choix de 269.000 personnes» pour la construction de l'aéroport lors du référendum le 26 juin dernier, soit 55 % des votes». Aussi, s'insurge le syndicat mixte aéroportuaire du Grand Ouest, «de telles déclarations d'un ministre sont totalement irresponsables car elles apparaissent clairement comme un encouragement à la violence envers les forces de l'ordre».

Pour Bruno Retailleau, le président (LR) de la Région des Pays de la Loire et du Syndicat mixte aéroportuaire, mais aussi Johanna Rolland, maire (PS) de Nantes et présidente de Nantes Métropole, ou encore Philippe Grosvalet, président (PS) du département de Loire-Atlantique: «Ces propos d'un ministre qui défie l'autorité de l'État et s'oppose au respect de la loi ne peuvent rester sans suite, alors que les forces de l'ordre se préparent à faire respecter la loi de la République et les décisions de justice sur la ZAD. Nous appelons clairement le Président de la République et le premier ministre à recadrer Madame Royal qui ne peut impunément bafouer leur autorité et mépriser les citoyens concernés qui ont voté le 26 juin et qui attendent le respect de la loi et de la démocratie. C'est désormais l'autorité non seulement sur la ZAD mais aussi au sein du gouvernement qui est en jeu».

«Elle souffle sur les braises»

De son côté, l'association Des Ailes pour l'Ouest, favorable à l'aéroport, estime que «la cacophonie gouvernementale doit désormais cesser». Son président, Alain Mustière, «condamne fermement» l'attitude de Ségolène Royal qui «une fois de plus se singularise en exprimant une position qui n'est ni celle du premier ministre ni celle du Président de la République. En s'opposant à l'évacuation de la ZAD, elle souffle sur les braises et cautionne l'opposition illégale à un projet qui a suivi tous les processus démocratiques». Pour lui, «si Madame Royal n'est pas prête à assumer le choix des citoyens concernés et le respect des lois de la République sur le territoire de Notre-Dame-des-Landes, il appartient au premier ministre et au Président d'en tirer les conclusions qui s'imposent».

Sur la Zad, les opposants se félicitent de la position «rassurante» de «la numéro 2 du gouvernement», réagit Vincent Delabouglise, représentant du collectif paysan Copain 44, même s'ils savent qu'«elle n'a pas la main sur ce dossier». «Un coup ça souffle d'un côté, un coup ça souffle de l'autre», relativise-t-il en faisant référence aux déclarations d'un autre membre du gouvernement, le garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas. Ce week-end, après le rassemblement des opposants, le ministre a assuré que l'aéroport «se construira» et a dit sa détermination à utiliser «les moyens faits pour que le droit passe et le droit va passer».

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58 commentaires
  • francis levavasseur

    le

    un Ministre qui s'oppose à son Gouvernement se doit d'en tirer les conséquences sinon c'est la porte ouverte aux positions de chaque Ministre des qu'une décision ne lui plaît pas et cela débouche sur la cacophonie totale!
    Ce DOSSIER ,revu et corrigé depuis des décennies est un exemple d'une opposition violente à une décision démocratique sous prétexte que cela Contrarie la pensée d'une minorité d'individus!
    Cela devient assez régulier que l'opposition violente Soit portée par une minorité et les dernières décisions politiques en sont la preuve avec LA LOI TRAVAIL , c'est ce que l'on appelle la DICTATURE DES MINORITÉS .

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