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Grand Angle

Législatives : Malgré un léger mieux, la proportion de femmes élues au Maroc encore derrière ses voisins maghrébins

Sur les 395 sièges de la Chambres des représentants, 80 seront occupés par des femmes. Un record qui reste cependant en deçà des revendications des associations féministes. L’objectif du tiers n’ayant même pas été atteint.

Publié
Des femmes au Parlement marocain, en 2013. / Ph. Le Matin
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Elles seront 80 députées vêtues de jellabas blanches vendredi 14 octobre à l’occasion de l’ouverture du Parlement par le roi Mohammed VI - un record pour le Maroc. Lors de la précédente législature, elles n’étaient que 67 à siéger à la Chambre des représentants, soit seulement 17 %. Outre les 60 places que leur réserve la liste nationale, le scrutin du 7 octobre a permis à huit femmes d’arracher leur siège sur les très disputées listes locales. Le PAM y tient le haut du pavé avec 5 députées dans les circonscriptions suivantes : Larache, Ouazzane, Marrakech (deux sièges dont l’ancienne maire de la ville ocre entre 2009 à 2015, Fatima-Zahra Mansouri) et Essaouira (Asmaâ Chaâbi).  

La Lampe talonne le Tracteur avec 3 sièges : deux à Casablanca et un à Oued Eddahab. Les PJDistes sont toutes d’anciennes députées : Nezha El Ouafi, Amina Maâ Al Ainin et Azzouha El Arrag. En troisième position figure le RNI grâce au succès de la numéro 2 du ministère des Affaires étrangères, Mbarka Bouaida à Guelmim, le fief familial. Son frère est d’ailleurs président de la région Guelmim-Oued Noun.

enfin, sur les 30 sièges de la liste «jeunes», les femmes ont réussi à en remporter 11. Encore une fois, c’est le Tracteur qui est parvenu à placer sept députées. Un chiffre qui s’explique par la confiance de la direction du parti d’Ilyas El Omari accordée à 29 candidates sur les 30 en jeu. L’homme qui occupait le dernier rang a été choisi uniquement pour que la liste ne soit pas rejetée par le ministère de l’Intérieur. Le PJD arrive second avec deux sièges, contre un glané par le PPS et un autre par l’USFP.

Système de quota insuffisant 

Malgré cette progression, l’objectif du tiers de députées à la Chambre des représentants, escompté par plusieurs associations féministes, n’a pas été atteint. Les directions des partis restant toujours réticents à miser sur les femmes. Mais ces dernières ont également leur part de responsabilité dans cette déconvenue. Les anciennes députées avaient en effet insisté du temps pour convaincre le ministère de l’Intérieur de modifier l’article 5 de la loi organique 27-11 relative à la Chambre des représentants du 14 septembre 2011, qui limite à un seul mandat des députés de la liste nationale (femmes et jeunes).

Les 80 députées n’ont pas fait bouger la place du royaume par rapport aux pays maghrébins. Le modèle marocain de quota lancé en 2002 par le gouvernement El Youssoufi permettant l’accès aux femmes est largement dépassé par les performances réalisées en si peu de temps par ses voisins régionaux. L’Algérie occupe la première place avec 146 parlementaires sur 462, soit 31,6 %. La Tunisie est deuxième avec 68 députées sur un total de 217 (31,3 %). Même la Mauritanie fait mieux que le Maroc (20,3%) : les femmes occupent 37 sièges dans le parlement local sur 147, soit 25,2 %.

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