LE BILLET Hollande : ses amis, ses amours, nos emmerdes

Gilles DEBERNARDI - 13 oct. 2016 à 06:01 | mis à jour le 13 oct. 2016 à 07:45 - Temps de lecture :
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Gilles DEBERNARDI
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Une courbe qui ne s’inverse pas, c’est celle de ses livres-confidences. François Hollande les accumule avec une frénésie qu’on croyait réservée à l’adolescence. L’Élysée, sous son règne, devient une salle d’interviews que viennent parfois perturber quelques conseils des ministres. La dernière livraison sort en librairie, pavé considérable dont le titre résume l’incongruité : « Un président ne devrait pas dire ça… » Le chef de l’Etat s’y déboutonne jusqu’à paraître moralement débraillé. Ainsi s’étalent avec complaisance les petites humeurs du monarque républicain. Ses plateaux-repas en solitaire, son avis sur les footballeurs faiblards du cerveau ou la magistrature taxée de « lâcheté ».... Vacheries et bons mots s’accumulent, à la mode de chez Ruquier. On apprend ce que le grand homme pense de Sarkozy (« méchant, grossier »), de Jean-Marc Ayrault (« loyal mais inaudible »)... et aussi de lui-même, promu « le meilleur de sa génération ».

Les Français malheureux l’attendent sur le chômage, l’insécurité, l’angoisse identitaire. Lui papote, s’auto-analyse et parle de ses femmes. Ségolène, « le politique du couple, c’était moi, les enfants l’avaient compris ». Et Valérie, entre jalousie et « trahison ». Et Julie qui rêve d’une relation enfin « officialisée ». Frou frou, frou frou !

Avant d’écrire ses Mémoires, d’une tout autre envergure, De Gaulle quitta noblement l’arène publique. Son lointain successeur, par journalistes interposés, s’adonne à l’exercice intime en plein quinquennat. Ses amis, ses amours...nos emmerdes. Il aurait mieux fait de relire le Général : « Le silence est le refuge des faibles et la grandeur des puissants. » Pour classer le trop bavard M. Hollande, reste à imaginer une troisième catégorie.