SOMMEIL. Quand on est insomniaque, mieux vaut changer son comportement plutôt que prendre des somnifères. C’est la conclusion en forme de confirmation d’un travail canadien récemment paru dans la revue Behavior Research and Therapy. Les chercheurs ont proposé à 160 insomniaques chroniques six semaines de thérapie cognitivo-comportementale (TCC), celle-ci ayant pour objectif de remplacer les idées négatives et les comportements inadaptés par des pensées et des réactions en adéquation avec la réalité. Le tout à raison d'une séance par semaine, constituée de conseils personnalisés, pendant 90 minutes. Les participants avaient été divisés en deux groupes au hasard, une moitié (80 personnes) recevant une prescription de somnifères (zolpidem) en complément des séances de TCC.
Une amélioration de leur état durant la journée
A la fin du traitement, les deux groupes ont rapporté des améliorations semblables de leur sommeil. Mais seuls ceux du premier groupe, ayant suivi uniquement les séances de TCC, ont témoigné d’une amélioration de leur état durant la journée. Autrement dit d’une meilleure mémoire, d'un état de concentration ou d'une qualité de vie associés à une moindre anxiété, dépression et fatigue. « Ces résultats sont importants car ce que veulent avant tout les insomniaques, c’est se sentir en forme dans leurs activités de la journée, explique l’auteur principal de l’étude, le Pr Charles Morin, de l’université Laval (Québec). Ils espèrent obtenir une amélioration de leur quotidien, être moins somnolents, plus attentifs, et reprendre ainsi confiance ».
L’étude n’a cependant pas testé l’effet isolé des somnifères sans TCC, ce qui ne permet pas de savoir si la thérapie seule peut générer de meilleurs résultats que le somnifère. Mais elle renforce auprès des spécialistes l’intérêt de proposer la TCC en première ligne –autrement dit dès l'apparition des problèmes– car cette pratique reste sans effet secondaire, contrairement aux somnifères. Selon l’association américaine du sommeil (American Sleep Association), un adulte sur trois souffre d’insomnie occasionnelle et un sur dix d’insomnie chronique, définie comme des réveils nocturnes survenant au moins trois fois par semaine depuis 3 mois.
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