La police française, en coordination avec l’espagnole, a mis au jour ce 12 octobre une importante cache d’armes appartenant à l’organisation séparatiste basque ETA. Cet arsenal, découvert dans une forêt à 100 kilomètres au nord de Paris, était composé de 145 armes de poing, dissimulées dans quatre bidons enterrés sous terre, d’après l’agence espagnole EFE. Il s’agit de la plus importante découverte de matériel de l’ETA depuis 2004.

D’après les informations du quotidien El País, les “rares membres de l’ETA qui sont toujours recherchés – une dizaine, selon des sources policières – étaient en train de réunir des armes dans un seul endroit pour mettre en scène un acte de remise du matériel à de possibles intermédiaires internationaux”, un acte qualifié en une de “propagande” par le quotidien catalan La Vanguardia.

La porte fermée par Paris

Selon le quotidien El Mundo, depuis le début de l’été, l’ETA a remis au gouvernement français plusieurs lettres pour demander l’ouverture d’un dialogue avec Paris et proposait de remettre les armes en guise de geste de bonne volonté. Avec cette opération, “l’exécutif français ferme la porte” à la tentative de négociations du groupe, écrit le journal.

Pour le journal basque El Correo, cette opération, cinq ans après l’annonce de l’ETA de mettre fin à la lutte armée, nous rappelle que le groupe “continue d’exister dans son déclin et que la liturgie du ‘désarmement négocié’ est une réclamation de plus en plus pathétique”. Le succès de l’opération policière démontre “l’extrême fragilité” dans laquelle se trouve ce qui reste de l’organisation. “L’ETA s’obstine à simuler que les pas qu’elle a faits ces dernières années répondent à un changement de stratégie volontaire, alors qu’il s’agit d’une défaite infligée par l’État de droit”, résume l’éditorial.

Le quotidien de la gauche abertzale (indépendantiste) Gara considère pour sa part que “les États espagnol et français continuent de mépriser toutes les opportunités offertes par l’ETA et par la communauté internationale afin de procéder à un désarmement ordonné qui permette d’asseoir la normalisation politique sur des fondements solides, le vivre-ensemble et la démocratie”.

L’organisation a annoncé en octobre 2011 la fin de la lutte armée, après quarante-trois ans de violence qui ont coûté la vie à 829 personnes. Elle réclame un dialogue avec Madrid et Paris, notamment sur le sort réservé à ses prisonniers, avant de se dissoudre officiellement.