Publicité

PSA prêt à bouleverser son usine historique de Sochaux

EXCLUSIF - L’usine de Peugeot à Sochaux pourrait passer à une seule ligne de fabrication dans quelques années. Elle s’alignerait ainsi sur les autres sites du constructeur.

Par Julien Dupont-Calbo

Publié le 13 oct. 2016 à 15:41

Ce serait la conclusion logique de la réorganisation industrielle menée depuis deux ans par PSA, doublée de la fin d’une exception. Dernière usine française du groupe à posséder deux lignes de fabrication, le site de Sochaux (Doubs), fief historique de la famille Peugeot, pourrait passer au « monoflux » dans les prochaines années. Et s’aligner ainsi sur les autres usines hexagonales du constructeur.

La direction a lancé une étude, et la décision sur ce projet et son calendrier doit être prise d’ici fin décembre. « Il faut au moins une bonne année pour faire la transition, il faut tout revoir, du ferrage au montage en passant par la peinture et la logistique. Cela ne se fait pas en claquant des doigts », affirme-t-on en interne.

Pour l’heure, les salariés du site bénéficient d’un statut à part, alors que les usines de Poissy (Yvelines) ou Mulhouse (Haut-Rhin) sont passés l’an dernier à une seule ligne d’assemblage – et Rennes l’avait fait dès 2010. A Sochaux, une première ligne, faisant tourner deux équipes et demi, assemble des Peugeot 308. Une seconde, qui emploie deux équipes, monte les nouvelles Peugeot 3008 et l’ancienne version de la 5008 (la nouvelle est assemblée à Rennes), auxquelles s’ajoutera début 2017 le futur SUV Opel. En 2016, Sochaux devrait usiner environ 390.000 véhicules au total, dont une bonne moitié de 308. Et les volumes attendus jusque 2019 sont en très légère hausse.

Publicité

Quid des effectifs ?

Pour la suite, il faudra attendre de voir si le site se voit attribuer (ou non) la fabrication d’un nouveau véhicule, une fois la production de l’actuelle 308 achevée. Sans cela, il pourrait s’avérer compliqué de maintenir deux lignes, à moins que les volumes de ventes ne s’envolent en Europe. Ce qui ne devrait pas être le cas, vu les perspectives de marché. « Jusque-là, on nous disait qu’on avait de la chance pour l’instant, qu’on resterait à deux lignes au moins jusque 2020 ou 2022 », souffle un syndicaliste local.

Côté emploi, « il y aurait forcément un impact sur les effectifs si on passe en monoflux », pointe une autre source syndicale, qui estime que le « compactage » de l’usine devrait logiquement offrir moins de postes « logistique » – notamment en permettant aux fournisseurs de s’installer au près de la ligne. En ce moment, Sochaux fait vivre 9.000 salariés en CDI ou CDD et 1.600 intérimaires. Le site, vieux d’un siècle, est très étendu, et les frais fixes y sont plus élevés qu’ailleurs. De fait, à Mulhouse, de nombreux postes intérimaires ont été supprimés lors de la transition, tandis que les salariés en CDD/CDI ont été regroupés sur la seule ligne restante.

Concentrer les efforts

Sur le plan de la production, le changement ne signifierait pas forcément une chute importante des volumes assemblés. Mais cela limiterait les capacités de production de l’usine, établies aujourd’hui autour de 430.000 unités. Dans le cadre du « Nouvel élan pour la croissance », PSA signe son « pacte social » avec cinq syndicats PSA s’est engagé à maintenir la production française à un million d’unités pendant les trois prochaines années. Soit précisément le niveau actuel.

Interrogée, la direction n’a pas souhaité commenter le sujet. Reste que parfois, il vaut mieux une ligne compacte tournant à plein régime avec trois ou quatre équipes que deux lignes éparpillées fonctionnant partiellement, concède un syndicaliste. Avoir deux lignes sur un seul site, c’est comme avoir deux usines dans une seule, expliquait l’an dernier Yann Vincent, le directeur industriel du constructeur, lors d’une visite d’usine.

En clair, la direction du groupe répète depuis deux ans que le passage au « monoflux » réduit largement les coûts fixes d’un site, notamment les frais d’encadrement. Cela permet aussi de ne pas disperser ses efforts. Entre 2012 et 2015, les coûts de production par véhicule ont été réduits en moyenne de 941 euros chez PSA. L’effet « monoflux », entre autres.

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

qfkr8v3-O.jpg

La baisse de la natalité est-elle vraiment un problème ?

Publicité