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Attentat de Karachi : l’Etat attaqué pour «faute lourde»

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La famille d'une victime veut obtenir réparation, arguant du fait que le juge Bruguière, qui a dirigé l'enquête pendant des années, n'avait pas versé au dossier un rapport d'autopsie susceptible d'affaiblir la thèse d'un attentat islamiste.
L'autocar dans lequel 15 personnes sont mortes, dont onze salariés français de la Direction des Constructions navales, lors d'un attentat le 8 mai 2002 à Karachi. (Photo Aamir Qureshi. AFP)
par AFP
publié le 17 février 2014 à 18h46

La famille d'une victime de l'attentat de Karachi en 2002, qui avait fait 15 morts, a attaqué l'État vendredi pour «faute lourde», en visant un dysfonctionnement dans l'enquête de l'ancien juge Bruguière, a-t-on appris des avocats.

Comme l'a révélé Le Monde, cette assignation au civil vise le fait que Jean-Louis Bruguière, qui a dirigé l'enquête pendant plusieurs années, n'avait pas versé au dossier une pièce susceptible d'affaiblir la thèse qu'il privilégiait, celle d'un attentat islamiste d'Al Qaïda.

Il s’agissait du rapport d’une autopsie réalisée sur le corps d’un supposé kamikaze, quelques jours après l’attentat du 8 mai 2002 contre un bus transportant les victimes, exposent les avocats, Me Jean-Pierre Versini-Campinchi et Me Anne Battini, dans leur assignation. Or, selon les avocats, la position debout du corps lors de l’explosion, soulignée par l’autopsie, démontrait que l’homme ne s’était pas fait exploser au volant d’un véhicule, contrairement au mode opératoire d’Al Qaïda et à la thèse avancée par les autorités pakistanaises.

Cette omission avait déclenché une polémique et le juge Marc Trévidic, qui avait succédé à Jean-Louis Bruguière, avait interrogé son prédécesseur. Jean-Louis Bruguière avait nié avoir eu connaissance de ce rapport d’autopsie, que deux médecins légistes avaient pourtant affirmé lui avoir remis, justificatif du dépôt à l’appu

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