L'aveu d'impuissance du président

Après son élection, François Hollande avait envoyé à la CFDT cette photo de sa visite.
Après son élection, François Hollande avait envoyé à la CFDT cette photo de sa visite. LP /ARNAUD JOURNOIS/DR

    La photo est restée pendant des mois au fond d'une armoire. Comme un souvenir à la saveur amère. « Je ne peux pas être parmi vous aujourd'hui et mes pensées vous accompagnent. Cette élection, je vous la dois en partie. Merci à vous ! Mais que faire ??? », peut-on lire sur le cliché signé par François Hollande (voir ci-contre). La photo, envoyée par l'Elysée à la section CFDT de l'usine ArcelorMittal de Florange, rappelle l'heure de gloire du candidat socialiste, le 24 février 2012, où perché sur la camionnette de l'intersyndicale il est acclamé par les ouvriers à qui il promet de trouver un repreneur pour les hauts-fourneaux.

    Plus de six mois plus tard, le 10 octobre 2012, lorsque Hollande envoie ce souvenir encadré, le ton a changé. Le bras de fer entre l'Etat et Mittal ne donne rien, les repreneurs sont introuvables. Et François Hollande répond à l'invitation des ouvriers de leur rendre visite par cette photo.

    « Il y a un aveu d'impuissance très clair dans le mot de François Hollande, commente un ouvrier désabusé. A l'époque, ça n'a pas été lu comme ça. Mais aujourd'hui, c'est assez clair. Il nous devait son élection, mais il savait que le combat pour nous sauver était perdu d'avance. »