Espagne : des utilisateurs de BlaBlaCar poursuivis pour avoir fait du bénéfice
Une telle poursuite est une première mondiale. Deux conducteurs utilisant en Espagne le réseau de covoiturage BlaBlaCar font l'objet d'une procédure administrative pour avoir gagné de l'argent sur leur trajet, a annoncé ce lundi la compagnie.
Ces deux individus ont fait l'objet d'un contrôle aléatoire, comme une quinzaine d'autres utilisateurs. Or, l'inspection a montré que la participation demandée aux passagers était supérieure au coût de transport (essence et péages), a affirmé le directeur des transports régionaux. Selon BlaBlaCar, les deux conducteurs contestent les faits.
L'assurance ne rentre pas dans les coûts de transport
Ces procédures pour « transport de passagers sans licence » ont été déclenchées par le gouvernement de la région de Madrid. Elles visent surtout les deux conducteurs plutôt que le réseau social d'origine français implanté dans 22 pays. Ils risquent 4 001 euros d'amende chacun, contre une sanction administrative d'un montant de 8 803 euros pour la compagnie pour avoir rendu possible la « prestation d'un service de transport sans licence ».
Le fond du débat porte sur les coûts de transport acceptables, la région estimant que l'assurance du véhicule ou l'amortissement d'un prêt ne peuvent en faire partie. BlaBlaCar a pour sa part indiqué dans un communiqué n'avoir pour le moment reçu aucune notification.
BlaBlaCar défend ses conducteurs
La plateforme, qui compte 35 millions d'utilisateurs en Europe et au-delà (Inde, Mexique, Brésil, etc.) a par ailleurs pris la défense des deux conducteurs, assurant qu'ils avaient respecté « les normes de la plateforme et par conséquent la législation en vigueur ».
Au sein de l'entreprise, « nous employons des personnes pour s'assurer qu'il n'y a pas de recherche de bénéfices » parmi les usagers par exemple en évitant qu'un même usager n'offre une liaison régulière entre deux sites, a déclaré une source interne à l'entreprise.
BlaBlaCar est très populaire en Espagne, pays où la société s'est implantée en pleine crise, à partir de 2010. Elle y compte plus de trois millions d'usagers et souligne n'avoir jamais été sanctionnée ni en Espagne ni dans aucun autre pays car elle ne fait que mettre en contact des voyageurs pour qu'ils partagent les frais.
