Les uns se réjouissent de voir les manifestants se raréfier, les autres pointent le danger persistant. “Ils étaient quelque 7 500 à défiler à Dresde, soit nettement moins que les 20 000 de l’année dernière”, souligne la Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ). Et Frauke Petry, la présidente du parti de droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), en plein essor dans les urnes, avait décliné l’invitation du sulfureux Lutz Bachmann.

“Sorti de son slogan ‘Merkel démission !’, Pegida n’a plus rien à dire”, résume le quotidien conservateur.

Enracinement dans les têtes

“En automne 2014, personne n’y croyait, pas un politique, pas un éditorialiste, pas un expert, rappelle Der Tagesspiegel. Une petite initiative, venue de nulle part, faisait descendre dans les rues de Dresde semaine après semaine [le lundi soir] d’abord 5 000, puis 15 000, et pour finir 25 000 personnes.”

Ce temps est révolu, mais le quotidien berlinois met en garde : “Pegida n’est pas qu’un épisode de l’Histoire, encore moins un épisode de Dresde, pas même un de Saxe. Des centaines de milliers de gens, peut-être des millions [dans tout le pays], se sont familiarisés avec certains de ses slogans.”

Faiblesse des adversaires

Pourtant, les aspirations de Pegida sont “vagues, contradictoires, au mieux conservatrices, au pire réactionnaires et racistes, souvent nostalgiques des années 1990, 1980, voire 1950”, résume le quotidien berlinois. Mais aujourd’hui, poursuit-il, “le problème, ce n’est pas Pegida, c’est de savoir quel est le projet de société des adversaires – nettement plus nombreux – de Pegida. Or ils n’ont rien à proposer qui puisse mobiliser ceux qui refusent le monde de Pegida.”

Néanmoins, ce sont eux qui ont réussi à faire reculer Pegida en temps et en heure : “Pour ce lundi 17 octobre, relate la FAZ, c’est une pléiade d’initiatives favorables à un esprit d’ouverture et de tolérance qui a appelé à occuper le centre de Dresde. Et le maire invite ses habitants à une fête citoyenne aux abords de la Frauenkirche.”